dimanche 14 décembre 2014

Un "autre" sauvignon

La plupart des blancs à base de sauvignon ont cet arôme de bourgeon de cassis qui standardise un peu trop ce cépage.Cela n'empêche pas que je peux me régaler avec ce genre de cuvée lorsque ce n'est pas trop sulfité.
Par contre j'ai rencontré dernièrement une cuvée de chez Pascal Jolivet qui sort de ce carcan, un sauvignon comme on n'en rencontre pas souvent, très mur qui m'a fait voyager ......

Le clos du Roy 2009 est un Sancerre dont le nez s'étale toute en largeur avec la poire, le litchi et des fruits de la passion. Il y a aussi beaucoup de finesse et la délicatesse me transporte au bord d'un Mékong complètement recouvert de pétales de rose et qu'une épaisse brume enlace. Une pirogue m'attend avec à son bord une personne, impénétrable, dont la tête est complètement cachée par "un chapeau chinois". Elle me fait signe d'embarquer et malgré tout le mystère qui entoure "ce tableau", devant moi, je ne sais pas pourquoi mais je succombe à l'attraction de ce grand fleuve et me laisse happer par ce voyage vers je ne sais où ...
La bouche est pleine, grasse, avec le volume d'un vin sudiste et une acidité qui sert de fil et qui emmène le vin sur une bonne longueur jalonnée par des fleurs et une clémentine. Une énorme rétro sur les pétales de rose finit de me rendre dingue de ce vin !!!
Lorsque l'on y revient, on s’aperçoit que la fraîcheur est là aussi et qu'avec la belle acidité qui prend plus de place en bouche maintenant, on prend beaucoup de plaisir en buvant ce vin. Il me rappelle aussi que l'on n'est pas obligé de tout le temps aller chercher les aromes mais que l'on peut juste boire sans s’arrêter tellement c'est bon. Ça descend tout seul quoi !!!
C'est la première fois que je découvre une cuvée de Pascal Jolivet dont je n'ai entendu parlé que trop rarement. C'est mon Sancerre de référence et je mesure bien la démarche de ce vigneron au travers de cette bouteille qui apporte une autre vision de ce que peut être le sauvignon.



samedi 22 novembre 2014

Un nouveau de chez Foillard

Commercialement parlant, le Beaujolais nouveau est un événement bien mené avec des milliers d'hectos de jus de raisin qui arrosent la France, les pays asiatiques et je ne sais pas qui d'autre.
Gustativement parlant je suis par contre plus septique pour une grande majorité des bouteilles qui sont plus d’infâme jus que du vin, même si le mot nouveau peut leur donner quelques excuses ...
J'ai mangé à la cantine de mon travail hier midi et il y avait sur la table une bouteille de Beaujolais nouveau avec sur l'étiquette la tour Eiffel. Sur le coup j'ai cru qu'un carton à destination du Japon avait été mal aiguillé ... mais non c'était pour nous.
Alors ce goût de banane ...
Normalement je ne goûte pas ce genre de bouteille mais là je me suis dit : ''allez Christian, si tu veux en parler, il faut au moins y goûter"
Alors j'ai pris une gorgée et j'ai vite laissé le reste à mes voisins de table car je pense que ma dose de sulfites journalière était déjà dépassée ...

Hier soir je suis quand même passé chez Benoît, un caviste qui tient L'entre vin sur Revel et dont j'ai déjà parlé ici. Je suis ressorti de chez lui avec quelques bouteilles dont un Beaujolais nouveau de chez Foillard qui était sur ma table le soir. A l'ouverture, le vin parait juste sortie de la cuve (c'est plutôt un compliment) et la bouche est dangereusement gouleyante, à tel point que je me sers déjà un deuxième verre ... dans lequel le vin prend maintenant une belle place, avec un citron vert qui domine et une bouche toujours aussi avenante, à tel point que je me sers déjà un troisième verre ... qui a un nez complexe et une bouche qui est complètement tapissée, pour un vrai vin avec du fond.
Je n'en demande pas temps à un beaujolais nouveau mais j'ai pris beaucoup de plaisir avec cette bouteille gourmande, dangereusement gourmande.

Pour conclure, si je veux avoir un goût de banane en bouche j'en mange une et si je veux un bon Beaujolais nouveau,
Jean Foillard en a.




dimanche 12 octobre 2014

Coume Marie: un sommet Catalan

La Préceptorie est un domaine de la Famille Parcé qui est maintenant aux mains de Joseph Parcé, un jeune vigneron qui "fait son vin" à la vigne avec une démarche bio et des sols travaillés au cheval. Je n'en sais pas plus car je ne l'ai jamais rencontré.
Par contre je connais maintenant sa cuvée Coume Marie 2013 en blanc.
Un vin qui ne renie pas ses origines avec ses 14.5 degrés (mais ils sont complètement transparents) et qui porte haut les couleurs du Roussillon.
A l'ouverture le nez "pétrole" tellement bien, qu'il masque tout le fruit et laisse seulement transparaître une odeur de pain frais.
La bouche a une belle attaque arrondie par l'alcool qui par contre ne procure aucune sensation de chaleur. L'acidité est la véritable colonne vertébrale du vin. Elle est superbe, longue et persistante à tel point qu'elle titille le milieu de ma langue sur plus de 30 secondes .......Waouh, c'est beau et pur !!!
Au deuxième verre, le nez développe toute la complexité des arômes que renferme cette bouteille avec un petit citron, une belle pèche, de l'amande douce et du litchi. Le tout s'étale tout en largeur, avec en bouche un passage furtif de terre humide et une rétro sur la coriandre qui finit de me convaincre et m'emporte:
les grosses aiguilles d'une horloge géante planent comme une ombre au dessus de cette bouteille. Une "horloge pressoir" qui toute les secondes écrase les raisins, un par un, lentement, pour en faire sortir toute la vie et la complexité, en extraire toute la quintessence...
 Si un jour je déguste à nouveau ce vin d'exception et que j'ai les mêmes sensations, je pourrai dire que c'est un grand vin.
A boire sur une bonne heure pour bien voir le coté vivant.



dimanche 14 septembre 2014

Lâche pas la grappe

Ça fait deux mois que j'ai trouvé un caviste sur Carcassonne qui correspond à mes goûts, un bar à vins oû je peux boire un verre le soir en toute simplicité avec quelques tapas et une "cantine" du midi ou les plats mijotés me régalent.
Tout çà au même endroit en plus, elle est pas belle la vie. Depuis qu'Arnaud et Jean-Marc ont ouvert
Lâche pas la grappe, j'en ai fait mon "QG".
J'aime bien l'ambiance qui y règne avec cet esprit de convivialité et de partage qui fait que l'on peut boire un verre avec un vigneron qui vient faire goûter sa dernière cuvée mise en bouteille avec modestie ...
Les vins des vignerons de Changer l'Aude prennent une belle place dans la cave et on peut aussi découvrir d'autres pépites audoises avec des petits jeunes comme Romain Pion ou les hauts-perchés du Minervois comme le domaine Monts & Merveilles.
J'ai dégusté tranquillement leur cuvée "Les petits bouchons" tout dernièrement. Le nez donne une belle noisette à l'ouverture et l'orange amer l'accompagne. La bouche oscille entre du gras et une belle acidité rehaussée par un coté épicé.
Il y a du volume et la rétro sur la mandarine qui titille mes papilles finit de me convaincre.Un petit domaine (3.3 hectares) à découvrir d'urgence.
Sinon on peut aussi sortir de la région avec les vins de Fabien Jouves, Marcel Richaud, La grange aux belles, la petite baigneuse .....
enfin passez y, vous verrez bien.
Moi j'y vais demain parce que je dois aller goûter la dernière cuvée qu'Arnaud vient juste
de rentrer, un 100% aramon du Domaine Poivre d’âne qui a un bel arôme de mine de crayon
il paraît !!!

mercredi 6 août 2014

France Crispeels, la "peau rouge".

A chaque fois que j'ai rencontré France Crispeels sur un salon, j'ai été surpris par ses vins plein d'identité, des jus comme on n'en croise pas souvent. Et puis la vigneronne a le regard droit et traversant, avec tout de suite beaucoup de franchise dans ses propos, de la modestie aussi, j'aime bien.
Comme je n'ai toujours pas pris le temps d'aller la voir, là bas sur les hauteurs du canton de La Tour de France, et que je ne croise pas souvent un flacon du Vignoble RÉVEILLE, je n'ai jamais pu m'arrêter vraiment sur un de ses vins. Sauf il y a quelques jours, lorsqu'un copain (merci Jacques) m'a ramené cette bouteille trouvée du coté de Prades, dans une biocoop.
J'ai ouvert "peau rouge" 2012 donc, une cuvée de carignan et syrah et je suis encore "envahi" par ce vin quatre jours après l'avoir bu. C'est très bon signe ...


Le nez "transpire" le sol dès l'ouverture, comme si l'on plongeait directement avec les racines dans la terre pour en extraire toute la force. J'ai l'image forte de ce sol recouvert d'une plaque métallique avec, comme posé dessus, un pied de vigne pourtant enraciné. J'ai aussi l'impression que l'acidité, accompagnée par des épices, arrive jusqu’à mes narines pour me les chatouiller.
Le vin vient se lisser dans ma bouche "soyeusement" lorsque je le déguste lentement.
Un raisin reste sur le milieu de la langue avec une très belle acidité qui répond à la sensation de douceur permanente. J'ai maintenant la langue entièrement enveloppée par une peau de raisin de toute beauté. L'aspect velouté du vin prend une grande place et c'est d'une telle gourmandise que je vois le fond de la bouteille arriver à toute vitesse.
Heureusement que "je joue" à domicile"!!!
Avec l'aération, le nez va prendre une expression un peu plus prononcée vers des arômes
de laurier, de ronces et de mures juste suggérées. Un silex effleure le tout ...
Une belle matière donne de l’opulence à la bouche mais n'empêchera pas le vin de garder
la fraîcheur des breuvages digestes. La petite pointe de sel qui fera son apparition me réjouit.
Et puis il me revient en tête cette plaque de métal qui lorsqu'on lui verse du vin dessus prend 
la forme d'un personnage à la "peau rouge", celle du raisin certainement, une espèce nouvelle, un être métallique avec une apparence "vivante", proche de la nature !!!
Je suis complètement conquis par cette cuvée qui m'a fait "voyager" sur plusieurs jours et que je classe dans les vins indispensables à rencontrer.
Il va donc vraiment falloir que je me décide à aller du coté de Cassagnes pour arpenter les vignes avec France Crispeels, même si au final je ne pense pas qu'elle soit une
"peau rouge".............. enfin c'est à voir ...



lundi 14 juillet 2014

La part de l'orage

Il y a une semaine j'avais la gorge nouée lorsque j'ai raccroché mon téléphone après quelques minutes passées avec Frédéric Palacios.
L'homme était touché dans sa chair :
un orage de 10 minutes sur Arzens et ses
 5,5 hectares de vignes complètement "broyés", sans feuille, les bois touchés, les grappes déchiquetées .... un moment douloureux dans une vie de vigneron.
Il n'y aura donc pas de raisins pour le Mas de mon père en 2014 et les bourgeons de 2015 sont atteints ...
Et puis la solidarité des vignerons de Changer l'Aude en vin s'est mise en place dans la semaine et d'autres copains les ont rejoint comme Marcel Richaud, Dominique Andiran, Fabien Jouves, Elian Da Ros ou Romain Pion.
Ces vignerons vont donner une part de leur vendange et Frédéric veut aussi acheter des raisins pour faire une cuvée 2014 car la survie du domaine passe par là.
Une cuvée "La part de l'orage" sortira donc à la fin de l'année des cuves du Mas de mon Père. Elle est en vente en primeur dès maintenant pour pouvoir faire face financièrement.
Et puis les 2012 en vente actuellement seront rejoint par les 2013 mis en bouteilles dans le mois d'août. Alors si vous voulez soutenir Frédéric, jeter vous dessus, cela l'aidera à passer ce cap difficile qui a fragilisé l'équilibre du domaine.
Je suis passé le voir dans ses vignes il y a deux jours et il a encore un gros pincement au coeur quand il voit ce que la nature a fait à ses 10 ans de travail mais il est prêt a repartir de l'avant.
La vie continue même si parfois c'est dur et que l'on veut bien un coup de main ...


Pour acheter la cuvée en primeur et les vins de Frédéric, contacter Le Mas de mon Père au 0468762307 ou par mail fmpalacios@orange.fr 
A voir aussi

dimanche 11 mai 2014

L'homme et la nature.

Cela me fait toujours un peu mal au cœur lorsqu'en pleine nature je vois une vigne qui "passe" à l'arrachage. C'est un peu du paysage Audois qui se meurt et certainement aussi un vigneron ou un viticulteur qui bien que très souvent passionné par son métier se résout à cette solution finale l’âme en peine. Alors il y a aussi ceux qui arrachent les vignes de coteaux pour garder celles de la plaine qui se travaillent plus facilement et demandent moins d'efforts car elles se "mécanisent". Enfin quand même, j'ai toujours un peu de peine quand je vois ça ...


Bien sur il y a aussi des vignerons qui replantent. Ils sont beaucoup plus rares et alors si vous cherchez ceux qui font ça à flanc de colline, là vous en avez encore moins.
Frédéric Palacios en fait parti et je suis passé le voir il y a quelques jours sur son massif de la Malepère. Il était dans ses vignes comme souvent et il passait la "tondeuse" dans une parcelle de sauvignon blanc qu'il a planté il y a tout juste 3 ans. Avec une autre vigne de chardonnay que l'on aperçoit tout au fond sur la photo, ce sont de nouveaux raisins blancs qui rejoindront bientôt la cave du Mas de mon Père.


C'est souvent le mot rentabilité qui mène ce monde et pour pouvoir le conjuguer à toutes les personnes il faut qu'il rime avec productivité.
A l'apposé une poignée d'irréductibles travaille toujours des petites parcelles de vignes en coteaux où les coûts de productivité sont beaucoup plus élevés mais où l'on a souvent l'avantage d'avoir des sols drainant avec la roche qui est quasiment tout le temps présente. C'est là que naissent les raisins de qualité. C'est donc souvent en hauteur qu'il faut aller chercher 
LE vigneron, enfin si on n'a pas peur de mettre une bonne paire de bottes car c'était un peu gadouilleux dans les vignes ces derniers jours ... 
En faisant le tour de la vigne à pied, Frédéric m'a fait voir le puits Romain qu'il y a en bas de cette dernière puis j'ai une nouvelle fois fini au milieu des cuves avec lui. Les 2013 qui ont des belles acidités prennent leur temps car les malos ne sont toujours pas faites et comme la cave ne s'est pas encore vraiment réchauffée, il faudra attendre les beaux jours pour que les vins prennent leur "forme" définitive.
J'ai vraiment l'impression qu'ici c'est la nature qui commande et le vigneron qui accompagne simplement les choses avec philosophie ...






dimanche 20 avril 2014

Plaisrs Audois

Mon temps était compté sur cette nouvelle édition de Changer l'Aude en vin mais ça ne m'a pas empêcher de prendre du plaisir.
Les vins de Maxime Magnon sont toujours aussi charmeurs et il s'en dégage vraiment une grande classe et puis si on arrive à voir ce qui se cache derrière ils en deviennent grands. Campagnes 2012 en est le parfait exemple, un grand moment de vin.
La bégou 2013(60%grenache blanc et 40%grenache gris) a une très belle intensité de nez mais toujours avec une touche harmonieuse. En bouche le vin prend une grosse place sur un très long moment qui dure et dure encore ...
Des cuvées qui me font "rêver" et sont "rares"...
Marc Castan avance dans sa démarche tournée vers la nature puisqu'au domaine Mamaruta on peut maintenant croiser des vaches qui pâturent au milieu des ceps de vignes, enfin lorsqu'elles ne se font pas la belle.
Kezako est un vin qui allie le plaisir immédiat de la macération carbonique du carignan et la petite touche rustique du cépage: c'est joli !!!
Les blancs sont plaisants avec un Trafalgar qui s'est un peu assagi et Cacahuète donne une belle image d'un rouge naturellement maîtrisé.J'aime les vins de ce vigneron authentique.
J'ai aussi aimé:
- deux cuvées de Sophie Giraudon. 
Les terrassettes 2012, un vin complexe sur les fleurs, le citron et de belles olives ainsi que L'envie un mourvèdre rond , sensuel et gourmand au charme poivré.
-La dentelle et Fantaisie singulière de chez Guilhem Barré avec une préférence pour le deuxième vin qui a gagné en buvabilité par rapport aux millésimes précédents.
-Le bois des merveilles de Jean-Baptiste Sénat qui est de plus en plus sur le registre de la finesse.
-M comme je suis de Frédéric Palacios, une cuvée dont la forte personnalité fait oublier tous les merlots standardisés
-La blanquette d'Etienne Fort qui a gagné en fruit et laissé le coté un peu raide que peut avoir le Mauzac dans sa jeunesse.
Voilà une belle cuvée de Changer l'Aude en vin accueillie par le restaurant La Cranquette, un bon endroit pour boire quelques vins sympas et déguster des couteaux ou un bon poisson agrémenté d'une sauce qui m'a rendu gourmand.

dimanche 6 avril 2014

Deux pour le prix d'un

Deux salons pour le prix d'un c'est pas beau !!!







Tout d'abord l'habituel Changer l'Aude en vin aura lieu cette année le 14 Avril sur Gruissan,
pas très loin de chez le petit nouveau de la bande Marc Castan dont j'ai déjà parlé ici il n'y a pas très longtemps.
Il accompagnera les "anciens" de la bande qui nous régalerons comme d'habitude. Aux dernières nouvelles les vins de Guilhem Barré sont vraiment splendides et moi je vous recommande le crémant du jeune Etienne Fort alias Monsieur S : j'ai déjà bu toutes les bouteilles que je lui ai pris il y a tout juste deux mois alors c'est très bon signe...
Quelques très bons Jurassiens seront là aussi pour attiser notre curiosité, alors rendez-vous là-bas.








Sinon pour ceux qui n'habitent pas dans le Sud,
il y a la deuxième édition de In vin bio Véritas qui se tiendra comme l'an dernier à Jenzat dans l'Allier. C'est le 18 mai et même les sudistes peuvent faire le voyage, ils ne seront pas dépaysés puisque Sophie du clos de l'Anhel fera le lien entre l'Aude et le massif central en étant présente sur les deux salons. Hélène et Christophe Comte du Domaine des Vigneaux ont des vins surprenants que j'ai découverts il y a une paire d'années et qu'il faut absolument goûter.
Pour le reste demandez à Jean-Marc, l'organisateur, il vous chuchotera peut être à l'oreille les derniers bruits qui circulent sur le salon et le vigneron à ne pas louper ...






Ces deux salons sont une vraie chance pour les amateurs ou les pros car ils sont à taille humaine et ils offrent vraiment la possibilité de "rencontrer" les vignerons.
En plus pour le prix d'un vous en avez deux ....... sans payer ....... puisque l'entrée est gratuite sur les deux.



dimanche 23 mars 2014

Mademoiselle Marsanne

Cela fait plusieurs fois que des copains vignerons me parlent de Romain Pion, un jeune qui promet d'après eux.Alors Il y a quelques jours lorsqu'en passant chez Xavier, un caviste de Narbonne, j'ai croisé "Mademoiselle" une cuvée 100% marsanne sur 2012 de ce vigneron, j'ai tout de suite sauté dessus ......et j'ai bien fait.
A l'ouverture il y a un poil de gaz et le vin qui ne doit pas être filtré est légèrement trouble mais c'est tellement avenant dans le verre que je décide de ne pas carafer pour garder le coté vivant du vin.Le nez pointe sur une belle amande douce et la noisette.C'est frais, fleuri par moment et au deuxième verre, des agrumes complètent le tout avec des touches de citron et pamplemousse.
En bouche on oublie très vite les quelques bulles de gaz, pour se laisser emporter par la fraîcheur et surtout un très bel équilibre oû l'acidité et le salin sont tout en touché.Une finale épicée sur le gimgembre ponctue le tout.C'est fin, sec, délicat et la longueur est là : j'en redemande encore et encore.(il faut dire que je peux être très gourmand de ce type de vin, voir même finir la bouteille tout seul, hic !!!).
C'est la bouche qui me fait décoller avec un coté vertical qui donne beaucoup de hauteur au vin, comme si la vigne était "construite" dans une tour en pierre avec aux fenêtres de chaque étage des ceps qui dépassent pour laisser les grappes suspendues .... retomber dans le vide.
Cette cuvée est certainement une des plus belles expressions de Marsanne nature que j'ai goûté grace à sa bouche gourmande, surprenante et vraiment très typée.

dimanche 16 mars 2014

Liebster Awards


Bien que je ne sois pas trop branché par tous ces classements et concours de blog je vais quand même répondre aux question d'Olif pour les Liebster Awards, juste parce que si il n'y avait pas cette distance entre le Jura et le Languedoc , on aurait certainement déjà ouvert quelques bouteilles ensemble.
je vais aussi vous raconter 11 choses sur moi comme demandé parce que ce n'est pas long :je suis un homme,(1), passionné de vin (2), qui aime aussi les volcans (3), écrire (4), voyager (5), vivre sur une île (5), plonger juste pour voir les poissons ,"entendre" le silence (6), et c'est mieux quand il y a des requins(7).Ça me fait penser à la dernière fois ou j'étais juste au dessus d'un tombant avec ce grand bleu en dessous de moi et cette question assez flippante qui vous passe par la tête : j'y vais ?(7).J'aime la nature(8).L’essentiel dans la vie est de rester soi-même(9).J'aime faire des confitures et affiner ma recette du foie gras qui commence à être pas mal(10)et que je publierai un jour sur mon blog, promis.J'ouvre une bouteille d'Eric Pfifferling ce soir(11)
Répondre aux 11 questions d'Olif:
- Quand on te dit "jaune", tu penses plutôt à la Marque, au péril, au rire, au Pastis ou au vin? Les quatre premières mentions sont inutiles et éliminatoires.
Alors , sudiste d'adoption , si je ne dis pas le pastis, je vais prendre quelques coups par les copains que je vais croiser dans les prochains jours.
En même temps si je suis éliminé dès la première question c'est pas drôle, même si je suis nul en vin jaune (au secours Monsieur Olif).
j'ai droit à combien de joker?
-  Ploussard ou poulsard, qu'est-ce qui est le plus important?
les 2 chef...
- En dehors du Jura, est-ce que tu penses vraiment qu'il existe des vins intéressants? En dehors du jus de quoi?... ah le JURA.Quel rapport entre le vin et le Jura?Non sans rire il y a du vin dans d'autres régions que le Languedoc/Roussillon?
- Tu préfères voir écrire soufre avec un seul ou deux "f"?
Un seul mais je préfère un vigneron qui en met juste un peu plutôt qu'un vigneron qui n'en met pas et qui fait des vins complètement barrés.
Maintenant, j'ai aussi bien conscience, à force d'aller discuter avec des vignerons, qu'en réalité très très peu d'entre eux sont réellement sans souffre.Au final, c'est un peu comme pour le sexe , c'est ceux qui en parle le plus qui en font le moins ...
- Est-ce que tu peux citer les dix crus du Beaujolais sans en oublier un seul? Si oui, passe à la question suivante. Si non, lequel as-tu oublié?
En fait je crois qu'il y en a 12, Beaujolais et Beaujolais village venant s'ajouter aux Chenas,Brouilly,Chiroubles,Juliénas,Côte de Brouilly,Morgon, Fleurie,Moulin à Vent,Régnié et Saint-Amour que j'oublie tous le temps.
Mon meilleur souvenir en "Beaujolais" est un vin de Philippe Jambon, Baltailles 2005, que m'a fait connaître un copain Toulousain (merci Manuel): UN GRAND VIN.
- Dessine-moi un mouton.
Mouton me fait penser aux vins de Samuel Berger qui a des moutons dans les vignes et qui fait des Minervois un peu trop oubliés pour moi.Il fait du pain aussi.
- Si Bordeaux était une couleur, laquelle serait-elle?
non non pas de Bordeaux à table sinon je vais être obligé de devenir désagréable.En caricaturant, Bordeaux, les mots qui me viennent sont trop souvent chateau, 4x4, actionnaires et trop rarement terroir, volume et bon rapport qualité prix.Oui je caricature mais pas que ... Maintenant tant qu'il y aura des acheteurs.
Bon il y a quand même quelques exceptions car je me suis régalé tout dernièrement avec un rouge de Corinne Comme qui truffait et dégagait une belle simplicité pour moins de 10€.
-  C'est comment, déjà, le nom de ton blog?
A "décoller", c'est pas toujours facile dans le brouaha du monde actuel !!!
Sinon, c'est juste un endroit ou mes "notes" de dégustation sont mises au propre pour pouvoir les partager avec quelques lecteurs.
Alors oui ca part un peu en vrille mais pas temps que cela.Je vais te raconter un anecdote Oivier.Une fois sur un vin blanc , mon décollage me "transporte" sous la parcelle des vignes qui on fait le vin avec les racines qui puisent l'eau dans une grotte pour la remonter jusqu'aux raisins.Quelques jours après, la vigneronne que je n'avais jamais rencontré, est tombé sur mon article et m'a fait un mail pour me demander si je connaissais ses vignes car il y avait effectivement une grotte sous sa parcelle.
Surprenant non ...
- Plus que 3 questions, mais, là, j'ai un blanc. Répond ce que tu veux, alors, il n'y en aura pas (de question).
Merci à mon épouse pour sa patience car je donne des fois un peu trop de temps à ma passion du vin.
Et merci Frédéric Palacios, un vigneron avec un grand sens du partage et de l'amitié qui m'a mis le pied à l'étrier pour pouvoir découvrir le vin autrement.
- Sur quoi d'autre que le vin serais-tu capable de bloguer?
Le jazz certainement et je pense que le nom serait aussi "les décollages de Christian".Je suis aussi très "accro" à cette musique.Mon dernier concert : un pianiste Jacky Terrasson que je voyais pour la 3eme fois et qui est incroyable sur scène.
- Si les Liebster awards n'existaient pas, faudrait-il les inventer?
Certainement, l'idée est bonne mais comme je ne passe que très peu de temps à lire sur internet m'a contribution va s'arrèter là pour aujourd'hui.
Merci pour ces quelques questions Monsieur Olif et si tu passes du coté de Carcassonne vient goûter à mon foie gras.
J'ai aussi quelques bouteilles dans ma modeste cave.





dimanche 9 février 2014

En rentrant de Verchant

En rentrant de Verchant, si je ne devais retenir qu'un seul domaine après la journée passée sur le Vins de mes amis , ce serait celui d'Elisabetta Foradori, une Italienne qui cultive des vignes sur les contreforts d'une chaîne de montagnes dans les Dolomites. Le maître mot de ses vins est harmonie avec un grand H tellement ses vins sont marqués par la douceur, l'équilibre, la lenteur,
la pureté et le touché incroyable lorsque vous mettez en bouche un des ses nectars.
Je ne peux même pas parler d'attaque en bouche lorsque je parle de ses vins car le mot parait violent par rapport au ressenti et tout cet apaisement qu'il procure. Une superbe découverte que ce soit sur les blancs parfois élevés en amphore ou bien les rouges.

J'ai aussi pu discuter avec Bertrand Gautherot,
un champenois avec une grande humilité qui reste très accessible. Sa cuvée de pinot noir, "fidèle", est opulente et légèrement oxydative alors que le 100% chardonnay est ciselé, tendu,complexe et minéral.
Pour l'élaboration de son Champagne rosé, qui comme les deux autres cuvées du domaine est non dosé,
il va encore plus loin avec une vinification sans soufre. Alors comme il m'a expliqué, ce n'est pas un sans souffre juste pour le fun de dire "je fais du sans souffre" mais c'est plutôt parce que les raisins qui font cette cuvée sont rentrés en cave en milieu de vendange et que les levures indigènes ont déjà colonisées la cave, donc il estime que la prise de risque est minime.
En plus c'est une macération carbonique avec une fermentation qui part tout de suite, alors pourquoi pas sans souffre ...
Chez Frédéric Palacios je n'ai goutté que le blanc brut de cuve 2013 qui a fait la malo et j'ai beaucoup aimé, comme d’habitude. Le nez est sur la poire et les fruits exotiques.
La bouche, elle, est une superbe balance entre un coté tendu tenu par l'acidité et un peu de gras qui emmène le vin sur un long moment ..... très long moment. J'adore.
Un autre blanc m'a surpris aussi c'est le Sancerre de Jean-Dominique Vacheron avec la cuvée "les Romains" 2012 qui exprime bien son terroir de silex. Un vin tendu, minéral, qui me renvoit vers un parfum léger et enveloppant et qui "traine" un bon moment en bouche. Superbe.
Je ne connaissais pas de vigneron dans les cotes du Lot avant de rencontrer Anne Bassas et Stéphane Delagny du domaine Les hauts de Bonaguil. C'est leur premier millésime et
je suis déjà fan. Le chardonnay, avec des rendements liliputiens (4h/Ha), a un gros volume en bouche et est vraiment atypique. J'ai bien aimé le Gamay aussi, un vin large et très dense.
A découvrir dès maintenant ou tout de suite ...
Pour finir je suis passé voir "Les enfants sauvages" de Fitou ou plutôt le couple Bantlin.
Leur assemblage de syrah et cinsault est très suave et leur "enfant sauvage" est croquant, presque acidulé et d'une belle gourmandise. Des beaux vins quoi !!!
Un salon toujours aussi plaisant, qui permet de découvrir des millésimes naissants (voir des bruts de cuve) et de côtoyer un beau panel de vignerons dont la philosophie correspond bien à ce que je cherche au-delà du vin.


samedi 25 janvier 2014

2 jours à "Verchant"

Les amis vignerons de Laurent se retrouvent à "Verchant" comme tous les ans à la même époque.Il y aura certainement pas mal de monde sur ce salon qui commence à avoir de la bouteille (désolé, je n'ai pas pu résister)
mais si vous voulez me rencontrer ce n'est pas compliqué , j'aurai un verre à la main avec dedans du vin de Maxime Magnon ...... euh non de Didier Barral ....... ou plutôt de Frédéric Palalcios ..... quoique je vais peut être regoûter le superbe blanc des frères Danjou ......
ah j'hésite parce qu'il y a aussi les Chinons de Catherine et Pierre Breton, les Chablis de Thomas Pico, les "riches" Cairanne de Marcel Richaud, les vins Gascon de Dominique Andiran ou le ...... enfin, j'aurai un verre de vin à la main quoi !!! Sérieusement, Le vin des mes amis , c'est demain après-midi et lundi au domaine de Verchant pour ceux qui veulent se régaler de doux breuvages et de belles rencontres ........ vigneronnes.


vendredi 17 janvier 2014

Andlau

Lorsque je goûte un vin pour la première fois et qu'il me plaît , je peux ne pas être complètement objectif et lui trouver plus de qualité qu'il n'en a , voire presque monter au ciel , là où l'ange qui veille sur les plus belles pensées que peuvent faire naître un vin me raconte des histoires sans fin et ensorcelantes qui me font prendre des chemins parsemés de poussières d'étoiles menant dans des rêves qui empêchent de redescendre sur terre ...
En résumé , c'est l'effet de surprise qui vous prend et ne vous relâche ...
qu'à la deuxième fois.
La première fois  n'est donc pas forcément le meilleur moment pour avoir une impression juste et impartiale.
Cela fait trois fois que je bois la cuvée Andlau 2010 de Marc Kreydenweiss et c'est à chaque fois comme à la première fois ,
un pur moment de bonheur ...
Le nez est sur le pamplemousse et un citron concentré et intense qui devient confit au bout d'un moment.
Le gingembre et la minéralité du vin ,qui pétrole (caoutchouc) un peu ,finissent
de me charmer.
La bouche ondule sur un voile. 
Le vin est sec mais tellement avenant et ouvert , long , intense , large , gourmand , ciselé et envahissant que l'on attend qu'une chose , en boire une autre gorgée...
La rétro sur l'acidité du citron reste encore et encore pour m'embarquer vers une plage immaculée de jaune avec un soleil en forme de citron qui "diffuse" cette couleur jusqu’à transformer le sable en un douillé matelas de pulpe de lime.
Ce Riesling ,qui est à point ,oscille entre une légèreté qui le rend gourmand et une belle intensité qui donne une présence en bouche tout simplement énorme.
Un fort moment de bonheur lors d'un accord parfait avec des escargots de bourgogne qui subliment encore plus ce grand blanc.