dimanche 9 février 2014

En rentrant de Verchant

En rentrant de Verchant, si je ne devais retenir qu'un seul domaine après la journée passée sur le Vins de mes amis , ce serait celui d'Elisabetta Foradori, une Italienne qui cultive des vignes sur les contreforts d'une chaîne de montagnes dans les Dolomites. Le maître mot de ses vins est harmonie avec un grand H tellement ses vins sont marqués par la douceur, l'équilibre, la lenteur,
la pureté et le touché incroyable lorsque vous mettez en bouche un des ses nectars.
Je ne peux même pas parler d'attaque en bouche lorsque je parle de ses vins car le mot parait violent par rapport au ressenti et tout cet apaisement qu'il procure. Une superbe découverte que ce soit sur les blancs parfois élevés en amphore ou bien les rouges.

J'ai aussi pu discuter avec Bertrand Gautherot,
un champenois avec une grande humilité qui reste très accessible. Sa cuvée de pinot noir, "fidèle", est opulente et légèrement oxydative alors que le 100% chardonnay est ciselé, tendu,complexe et minéral.
Pour l'élaboration de son Champagne rosé, qui comme les deux autres cuvées du domaine est non dosé,
il va encore plus loin avec une vinification sans soufre. Alors comme il m'a expliqué, ce n'est pas un sans souffre juste pour le fun de dire "je fais du sans souffre" mais c'est plutôt parce que les raisins qui font cette cuvée sont rentrés en cave en milieu de vendange et que les levures indigènes ont déjà colonisées la cave, donc il estime que la prise de risque est minime.
En plus c'est une macération carbonique avec une fermentation qui part tout de suite, alors pourquoi pas sans souffre ...
Chez Frédéric Palacios je n'ai goutté que le blanc brut de cuve 2013 qui a fait la malo et j'ai beaucoup aimé, comme d’habitude. Le nez est sur la poire et les fruits exotiques.
La bouche, elle, est une superbe balance entre un coté tendu tenu par l'acidité et un peu de gras qui emmène le vin sur un long moment ..... très long moment. J'adore.
Un autre blanc m'a surpris aussi c'est le Sancerre de Jean-Dominique Vacheron avec la cuvée "les Romains" 2012 qui exprime bien son terroir de silex. Un vin tendu, minéral, qui me renvoit vers un parfum léger et enveloppant et qui "traine" un bon moment en bouche. Superbe.
Je ne connaissais pas de vigneron dans les cotes du Lot avant de rencontrer Anne Bassas et Stéphane Delagny du domaine Les hauts de Bonaguil. C'est leur premier millésime et
je suis déjà fan. Le chardonnay, avec des rendements liliputiens (4h/Ha), a un gros volume en bouche et est vraiment atypique. J'ai bien aimé le Gamay aussi, un vin large et très dense.
A découvrir dès maintenant ou tout de suite ...
Pour finir je suis passé voir "Les enfants sauvages" de Fitou ou plutôt le couple Bantlin.
Leur assemblage de syrah et cinsault est très suave et leur "enfant sauvage" est croquant, presque acidulé et d'une belle gourmandise. Des beaux vins quoi !!!
Un salon toujours aussi plaisant, qui permet de découvrir des millésimes naissants (voir des bruts de cuve) et de côtoyer un beau panel de vignerons dont la philosophie correspond bien à ce que je cherche au-delà du vin.