vendredi 29 juillet 2011

L'Aude au rosé

Je vais vous parler de vin pour changer un peu ,
celui que l'on a dans notre verre cet été , le rosé.
Pourquoi le rosé ?
Premièrement parce que ça rime : rosé-été-olé-
Deuxièmement parce que quand c'est bien fait , le rosé c'est bon.
Et troisièmement parce que c'est souvent pas très cher et que le prix
ça compte aussi !!!
J'ai trois Audois qui me régalent depuis un peu ,  trois 2010 qui ont chacun leur personnalité.

Mon premier rosé de l'été c'est "la rosenca" de Guilhem Barré , un néo-vigneron Audois installé du coté de Ventenac Cabardes qui fait des vins plus que sympas.
C'est un rosé de saigné 100% merlot.
Après un peu d'ouverture le nez s'exprime bien sur une très belle framboise dominante.
Un coté agrumes, mis en valeur par le zeste d'une mandarine, arrive ensuite.
La bouche est fraîche , équilibrée , assez longue et surtout pleine de plaisirs : un vrai bonbon.
Un beau rosé que j'ai du mal à garder dans mon verre tellement il est gourmand.

Mon deuxième se trouve du coté d'Arzens , chez Frédéric Palacios.C'est aussi un 100% merlot.
Son "brin de folie" me régale tous les ans et à chaque fois dans un registre différent.
2010 est sur l'élégance.
Le nez est intense et fin à la fois, citronné , une mandarine passe devant tout le monde.
La bouche a un touché rond , suave , presque gras mais l'acidité donne un beau fil au vin qui a une longueur au dessus de la moyenne.
Les épices sont là sur la finale conclue par une rétro sur les agrumes.
Un rosé de classe sur l'élégance donc.

Mon troisième est tout aussi agréable que ces compères
mais c'est plus un vin qu'un rosé.
C'est une cuvée issue du seul grenache noir que le domaine Les enfants sauvages élève en fût du coté de Fitou.
La "bouche du soleil" est un vin très atypique qui prendra une bonne place à table.
Le nez est assez sauvage , fin et avec une certaine pureté.
La figue , la peau d'orange et le bois exotique se font discret à l'ouverture mais après une bonne aération le tout prend de l'intensité.
La bouche a du volume , un certain piquant qui s'efface devant l'acidité , trame d'un vin à la longueur intéressante.
La finale épicée sur le premier verre va s'assagir par la suite puis revenir.
Un rosé atypique , surprenant et vivant.


à 6 , 7 et 8 € voila donc trois rosés Audois et presque à l'oeil ,
trois vins complètement différents
qui peuvent vous emmener
jusqu'à la fin de l'été
quand le soleil aura imprimé
toutes les lettres du mot bronzé
sur votre peau halée.

Allez ,  buvez du rosé et bonnes vacances .....

dimanche 24 juillet 2011

Le souffle du Mas d'Espanet

Le Mas d'Espanet avec la cuvée "Eolienne" sur 2008 : une bouteille achetée chez un caviste et qui traînait depuis quelques temps dans ma cave.
Sans rien savoir sur le domaine , le vigneron ou le vin, j'ai donc dégusté à "l'aveugle"cette cuvée composée de grenache , carignan et syrah

le nez est sur la fraîcheur , un petit peu résineux au départ
avec une belle cerise légèrement macérée ,
la prune qui prendra des allures de mirabelle bien mure,
un souffle d'air marin par moment
et des herbes de la garrigue dominées par la menthe.
J'ai une minéralité qui s'exprime comme rarement sur un vin
dont l'élevage très discret est comme je les aime ,
tout en touché , avec juste un soupçon de cuir.
La bouche est  légèrement épicée sur la légèreté , tout en délicatesse et le tout m'emporte quelques années en arrière sur une plage des caraibes :
je suis sous le auvent d'une cabane faite en morceaux de bois assemblés avec des liens de cuir.
Je sirote tranquillement mon verre de vin et une légère alizée souffle avec bonheur sur des jours qui s'écoulent sans soucis , lentement , tout en douceur ....
Le temps passe ....
 
Une belle surprise que ce vin de pays d'OC qui m'a charmé grâce à son plaisir simple
et son accessibilité.
Le souffle du vent peut définir en quelques mots ce vin.

.

jeudi 7 juillet 2011

Pépite Cévenole

Trouver des petites pépites en bouteille à prix doux au détour d'une appellation quasiment inconnue, cela n'arrive pas tous les jours.
Les Cévennes c'est le pélardon, les châtaignes ou la soie mais pour le vin, on aurait tendance à passer son chemin.
Et pourtant ...
J'ai rencontré la cuvée "les quatuors" du MAS de la SALLE il y a maintenant 3 ans sur un millésime 2006 surprenant et atypique
aux arômes de citron et de canfre.
2008 était plus accessible avec un élevage moins présent, des agrumes, une belle acidité et une dangereuse gourmandise qui face à un blanc de JC.Rateau et une "Louis" de G.Azam tenait une place plus qu'honorable.
Il y a quelques jours j'ai débouché un 2009 de cette belle cuvée qui est majoritairement composée de viognier et chardonnay, le chenin et la roussanne rentrant à 10%.
Le nez a eu instantanément une bonne intensité avec une finesse et une pureté qui m'emmènent tout de suite
dans les nuages , l'impression de voyager avec légèreté sur un grand voile de soie porté dans les airs par petit vent , tout en douceur.
C'est légèrement beurré et la clémentine, le citron et l'orange se "donnent" bien.
Le miel et les fleurs offrent encore plus de complexité.
Une impression de liberté se dégage avec beauté.
La bouche est limpide avec un coté décalé, hors des standards.
L'équilibre est évidement bien là et une pointe sur la clémentine reste en bouche un bon moment.
Une bouteille vraiment très typée car je ne connais aucun autre blanc qui pourrait lui ressembler.
Il faudra vraiment que je me décide à trouver un rouge de ce domaine qui, aux pieds des Cévennes, travaille la vigne en essayant de respecter ce que la nature veut bien mettre à sa disposition.
En attendant "les quatuors"c'est ma pépite Cévenole, à moins de 8€.
Une pépite ?
Mais au fait, il n'y aurait pas de l'or aussi dans les Cévennes ...