dimanche 30 janvier 2011

2 Milles bios

Deux mille bios , ça doit être a peu près le nombre de bouteilles de vins issue de raisins bio qu'il y avait en début de semaine dernière à Montpellier.Je n'aime pas trop ce terme issue de raisins bio que l'on se doit pourtant d'utiliser.La plus part des vignerons que je connais qui sont engagés dans cette démarche vont bien au-dela du raisin avec un prolongement naturel au chais qui parait évident et qui s'impose tout seul.
J'ai privilégié l'œnothèque du salon car je n'avais pas beaucoup de temps et en plus ça m'a permis de déguster quasiment à l'aveugle.
J'explique l'œnothèque : des grandes tables , les bouteilles alignées avec une fiche et on se sert.Il y a en général , une cuvée de chaque vigneron.Je crois avoir gouter une centaine de vins , majoritairement des blancs.
Les deux grosses bouteilles qui m'ont interpellées sont le Chignin bergeron de G.Berlioz et la cuvée Gypse de S.Spielman.
Honneur aux dames donc avec cet Alsace , enfin cet ovni venue d'Alsace qui m'a complètement submergé.GYPSE , c'est pinot noir , blanc et gris avec une couleur surprenante.Le nez d' agrumes accompagne le tilleul et un très léger fumé.
La bouche est exceptionnelle , c'est de l'eau tellement le minéral ressort , avec du gras , du sel et une longueur impressionnante.
j'ai une riviere en bouche mais pas celle qui coule près de chez vous , non , une riviere souterraine d'une grande pureté qui s'enfonce jusque dans les méandre d'une grotte.

Le Chignin Bergeron (ou Roussanne pour les sudistes) de G.Berlioz c'est une autre histoire et un grand représentant de la Savoie.Le nez est très expressif sur des fleurs blanches et une grande finesse.J'ai aussi de l'écorce d'orange.
La bouche est d'une grande harmonie , enveloppante et d'une belle persitance 
J'ai l'image d'une échelle en rondins de bois blanc que je gravis pour monter au dessus des nuages.Là,arrivé "au ciel" , les pieds de vignes et les arbres fruitiers forment un paysage d'une beauté harmonieuse , "éclairé" par des papillons bleu fluo ...
cette cuvée que j'ai déjà eu l'occasion de boire à deux reprises est un de mes vins référence , tout simplement.



J'enchaîne avec 5 autres bouteilles qui m'ont interpellées.
En premier lieu le Domaine le fay d'homme de 
Vincent CAILLÉ et sa cuvée "La part du colibri" 2010, 
un muscadet comme j'aimerais en voir beaucoup , avec du minéral qui est exacerbé par une sensation , celle de sucer un caillou, un beau grain de raisin et des fleurs pour le bouquet final : bravo au vigneron !!!

Au Clos gravillas , c'est une habitude , "L'inattendu" est un très beau vin avec une grosse bouche fraîche et enveloppante qui m'emmène sur une longueur plus qu'au rendez-vous...
Mon dernier blanc : le Clos de la bonnette qui fait un Condrieu au nez de pêche , d'abricot et de noix pour une bouche à la matière ample, grasse que la fraicheur garde gourmande.Un vin qui demande une dégustation plus posée pour apprécier la belle complexité.

Pour finir , je me suis fais surprendre par deux vins rouges d'une très grande fraicheur aromatique.
Le pinot noir de Fabrice et Valerie Closset est vraiment un vin qui donne envie de s'intéresser de plus près aux vins du Jura.
La cuvée "autrement..." de Jacques Maillet est d'une très belle simplicité , celle qui fait dire :
voila , c'est ça le vin.L'énorme fraîcheur de fruit donne de la gourmandise  et me rend Savoie , euh , sans voie !!!

Deux milles bios donc et de belles découvertes pour ce salon qui m'amène à penser , au vue des dégustations que j'ai pu faire , que ces vins ont un bel avenir devant eux et que l'avenir est peut être aux BIOS ....  ou pas !!!

samedi 22 janvier 2011

"Les arpettes" de Jean-Baptiste

Je rends visite de temps en temps à Jean-baptiste Senat car j'apprécie autant le vigneron que ses vins.
C'est à chaque fois une belle ballade dans les vignes qui entourent Trausse avec les très beaux paysages du Minervois pour décor et un passage obligatoire au bois des merveilles (en haut sur la photo), un superbe endroit dont jean-baptiste est je pense "amoureux".
Ce défenseur de la "région" aime aussi me parler d'un jeune qui va ou vient de s'installer et dont les vins commencent a bien se goûter.
C'est également un fervent partisan des cépages locaux, ceux que les grand- pères avaient planté et qu'il faut continué à tailler car ils sont souvent adaptés à l'endroit et au sol que ce vigneron travaille comme  avant.
Enfin comme avant ou plutôt comme maintenant lorsque l'on continue à prendre son temps et à respecter la nature.

J'ai ouvert "les arpettes" 2007  (merlot et carignan) il y a peu de temps et je me suis vraiment régalé de ce nez très particulier sur la mandarine avec un beau chocolat
très fin. J'ai aussi sur un court moment, une cerise bien mure qui explose sur un fruité très précis.
Ce nez m'a emporté :
je suis devant un arbre blanc qui est rempli de mandarines. Une petite brise passe dans ses branches qui du coup, comme une harpe, me lance des notes mélodieuses que j'attrape.
Lorsque je croque dans un do , dans un ré ou dans un fa, un jus de mandarine gourmand envahit ma bouche.
La bouche donc est fondue avec une acidité garante de la longueur qui m'emmène vers un final amer gras.
Une petite pointe de sel m'arrive sur le bout de la langue (c'est plutôt rare ) et, sur plusieurs minutes, j'ai une fraîcheur légèrement mentholée qui reste.

Le vin va vivre doucement avec un nez qui va voir défiler le poivre, la terre et un petit passage "sous la pluie". Quant à la belle mandarine chocolatée, elle sera toujours là, omniprésente, pour mon plus grand plaisir.

Un très beau vin sudiste qui se démarque par sa typicité.


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vendredi 14 janvier 2011

Don(n)e moi un Cashmere.

Wilfred Walat est ambitieux, il a appelé son domaine La nouvelle don(n)e .
Quand on est installé à Calce, au milieu des Gauby, Padié and co, c'est plutôt culotté.
J'ai rencontré ce jeune vigneron il y a 2 ans sur un salon et j'ai tout de suite trouvé beaucoup de personnalité à ses cuvées.
Les blancs sont vraiment intéressants et Cashmere, qui m'a fait "décoller" il y a quelques jours, est un vin qui m'avait complètement subjugué sur 2007. Le carignan était à l'époque vinifié en macération carbonique.
Lors d'un passage au domaine ( il partage la cave d'un copain pour le moment), j'ai été frappé par la grande confiance qui caractérise ce vigneron.
Je me rappelle encore d'une phase : " je ramasse les raisins murs et les degrés ne me font pas peur". Il faut dire qu'il a l'air de savoir ou il va alors suivons.
Son travail à la vigne était limité car manuel jusqu'à maintenant, mais le chenillard dernièrement acquis va lui permettre de travailler un peu plus en "profondeur"ce beau terroir de Calce, du coté du col de la Dona.
Sinon, comme tous les vignerons dont je parle ici, il a une démarche bio (en cours de certification), les vendanges se font en caissettes, élevage sur levures indigènes et pas (ou peu) de souffre en cave.
Voila donc un Cashmere 2008 qui fait dans les 15°,
mais je ne les ai jamais entendu durant toute cette bouteille.
Carignan 60% , mourvèdre et grenache à 20% .
Le nez est "plaqué" d'une fine couche de vanille un peu envoûtante qui enrobe la mangue, la cannelle et des épices finement poivrées.
C'est "piquant" et concentré.
J'ai l'image de la pointe d'une flèche en bronze.
 La bouche a une belle fraîcheur et une acidité de folie avec du pamplemousse et une grosse matière qui étire le vin sur une bonne longueur.
La rétro sur le groseille est superbe et m'emporte :
j'ai l'impression de nager dans une piscine remplie de groseilles.
Des oiseaux préhistoriques en bois passent dans le ciel, juste au dessus de moi ...
Après 1 heure la bouche sera plus fondue et ce vin atypique restera très plaisant avec des senteurs d'encre dans mon verre.
Voila donc un vin en devenir mais avec une jeunesse qui don(n)e beaucoup de plaisirs.
Un beau Cashmere.

mercredi 5 janvier 2011

Un AS

 Pour cette nouvelle année , que je souhaite bonne à tous ceux qui lisent ce blog ,
je commence par la plus belle dégustation que j'ai faite pendant les fêtes ,
celle d'un champagne de chez Jacques Selosse
 Je n'avais jamais eu l'occasion de gouter ce grand nom , que Anselme porte haut depuis qu'il a succédé à son père , les prix de ses cuvées n'étant pas tellement dans la fourchette de ce que j'ai l'habitude de mettre dans une bouteille.
Au réveillon du nouvel an , un foie gras mi-cuit que j'avais cuisiné quelques jours auparavant et des amuse-bouches accompagnaient donc la cuvée brut rosé qu'un ami voulait me faire découvrir. Je le remercie au passage pour ce beau cadeau.

Le bouchon saute et dans mon verre la couleur est d'un rose un peu pale.
Je mets mon nez depuis à peine
3 secondes au dessus de mon verre : mon âme est touchée , je décolle tout de suite :
j'ai une très belle rose qui s'ouvre sous mes yeux , lentement , et lorsque son éclosion est terminée , je découvre les lèvres d'une bouche féminine qui me "lance" un baiser , tendrement , dans un souffle de parfum ...
Euh , je reprends , le nez donc est tout de suite d'une grande finesse , sur des fleurs avec une élégance impressionnante.
En bouche , c'est du bonheur et je "redécolle" :
Un écureuil grignote une noisette tranquillement devant moi lorsqu'il me tend son petit encas pour me le faire goûter tout en esquissant un petit sourire.
Cette bouche donc est vineuse , presque grasse , droite , avec quelques bulles très fines.
C'est quasiment du vin , avec une noisette (peut être celle de mon copain écureuil ) bien présente et une grande buvabilité.
Au fur et à mesure de la dégustation , le nez va basculer sur les agrumes , avec du gingembre aussi.Il y a toujours autant  de grâce.

Je ne sais pas comment mais mon verre est déjà vide et la bouteille était bien petite pour 4.
Quelle gourmandise !!!
C'est la grande finesse et l'élégance de ce "vin" qui me fait dire que j'ai gouté
un Anselme Selosse Champenois.