dimanche 17 février 2019

Introduction aux vins d'Afrique du Sud

Je suis de retour de mon deuxième voyage en Afrique du Sud (AFS) avec cette fois ci le sud de cet immense pays comme destination et donc un passage obligatoire pour moi par les vignes et les fameux tasting made in AFS.
Tout d'abord j'ai été surpris par le niveau général des vins avec même en-dessous de 6 euros des vins qui commencent à être intéressants, voire même plus.
Il ne faut pas croire que tous les vins d'AFS se trouvent sur la fameuse route des vins, dans le triangle Paarl, Franschhoek, Stellenbosch. Par contre, cette région a quand même quelques pépites comme le domaine Avondale qui est en biodynamie et qui fait des vins très élégants.
Si jamais vous passez pas loin, c'est intéressant de s'y arrêter pour voir le travail qui peut être fait dans les vignes et faire une dégustation des différents vins mais il faut aussi y manger car le restaurant du domaine mérite sans problème une étoile au Michelin. Je reviendrai sur ce domaine plus précisément dans un autre article à venir.
J'ai bu d'excellentes choses ailleurs et une nouvelle route des vins plus confidentielle est aussi en train de se dessiner dans le Swartland. En plus, un regroupement de vignerons de cette région s'est imposé un cahier des charges qui tire tout le monde vers une viticulture proche de la nature et du terroir avec une démarche œnologique la plus naturelle possible, c'est à dire sans levurage, collage, osmose inverse et j'en passe... Les élevages doivent aussi rester en-dessous de 25% de fûts neufs.
Les vins de Testalonga (Craig Hawkins) , Intellego (Jurgen Gouws), David et Nadia (David et Nadia Sadie), Elemental Bob et Avant garde (Michael Roets) sont vraiment d'un très bon niveau et régaleront les amateurs de vins nature ou bio.
Et puis il y a aussi des exceptions pour confirmer la règle avec un vigneron que j'ai découvert dans la zone semi-désertique du Little Karoo, sur la belle route 62, tout près de la ville Prince Albert. Fernskloof et les vins de Diederik Le Grange, ce sont des cuvées sans concession avec une vraie identité. Le Pinotage qui avoisine les 15.5° ne laisse jamais rien transparaître à la dégustation...sauf à la fin de la bouteille lorsque vous l'avez vidée à deux et que vous commencez à vous dire que si vous voulez pouvoir tenir debout, il va falloir vous arrêter là !!! Je vous parlerai aussi d'un 100% syrah de ce vigneron dans les jours qui viennent.
Ah, j'ai également rencontré Raphaël, le patron d'OPENWINE, un bar à un vin de Cap Town. C'est un italien qui grâce à sa mère française parle parfaitement notre langue. Il commence à s’intéresser aux vins un peu plus près de la nature et vous pourrez donc trouver quelques bouteilles de vignerons dont je viens de vous parler si vous passez par là.
J'ai d'ailleurs dégusté chez lui The pink moustache de Jurgen Gouws qui est sur la fraîcheur d'un raisin rouge juste pressé entre deux pierres. C'est un vin qui ressemble à une ''grenadine'' ponctuée d'une petite pointe de sel juste comme il faut. Du coup je me suis retrouvé au milieu d'un petit lac de montagne rempli de ce breuvage à la chatoyante couleur rose pourpre. Si j'osais je vous dirais que j'ai réussi à résister à cette ''sirène'' de raisin pressé. Si, si, je vous jure que je n'en ai pas bu une goutte, je me suis contenté d'y faire une petite baignade... enfin j'ai un peu bu la tasse par moment mais c'est parce que je n'avais plus pied alors ça compte pas hein ... 
Je pense que si un jour vous croisez ce rosé, ça ne vous dérangera pas non plus de boire la tasse...

Voila mon petit tour d'horizon du monde du vin dans ce pays où la viticulture est difficilement comparable avec ce qui se fait dans le nôtre, tellement l’environnement sociale post-apartheid a encore besoin de temps. Les mentalités évoluent dans ce pays plein de contraste mais la route à parcourir est encore longue pour que tout le monde puisse vivre convenablement au sein de cette nation arc-en ciel.


dimanche 10 février 2019

Trois mots pour un vin: "Je t'aime mais j'ai soif"

Un copain: Dis moi Christian, tu n'aurais pas une idée de vin pour la Saint-Valentin
Moi: Si bien sûr.
Le copain: Ah, je savais que je pouvais compter sur toi. Alors, qu'est ce que c'est comme cuvée.
Moi: "Je t'aime mais j'ai soif "
Le copain: Allez arrête, me lâche pas, c'est vraiment important, j'y connais pas grand chose moi en vin et Natacha, elle a toute sa famille qui travaille dedans. Aide moi s'il te plaît
Moi: Mais je t'aide, "je t'aime mais j'ai soif", c'est le nom de la cuvée.
Le copain: C'est culotté comme nom mais tu crois que c'est vraiment bien pour la saint-Valentin.
Moi: Bah, il n'y a pas mieux, tu vas dire cette tirade à qui mise à part à l'amour de ta vie...

"Je t'aime mais j'ai soif" c'est donc le nom d'une cuvée de Vincent Caillé avec principalement du melon de Bourgogne mais aussi du colombard, du grenache blanc, de la roussane, de la marsanne et du maccabeu.
Ce vin est une vraie bombe (quand je vous dis que c'est pour la Saint-Valentin) de simplicité qui descend tout seul s'il est servi frais. Lorsqu'il monte un poil en température (à boire pas trop frais donc), le tout ''s'envole'' vers des arômes de citron caviar, de melon et de fruit à la chair blanche. En bouche, c'est comme si on buvait un rouge car on a beaucoup de rondeur et de générosité. Le vin vous enlace avec une acidité enrobante qui dure en vous caressant les papilles. Et puis ... on en reprend parce que ça coule comme de l'eau. Il y a une belle fraîcheur réglissée en rétro par moment.
Un vin blanc  suave pour la Saint-Valentin donc (mais si, elle a de l'humour, vous verrez !!!) car une bouteille aussi gourmande de seulement 75cl, ce n'est vraiment pas pour plus de deux personnes...