mardi 31 décembre 2013

Cuvée "Solidarité"

Édouard Fortin a besoin d'un gros gros coup de main pour pouvoir sortir la tête de l'eau suite aux mésaventures qu'il vient de vivre en 2013.Je vous explique brièvement.
En juillet dernier il se blesse en dételant une rogneuse au milieu de ses vignes et passe trois mois en fauteuil avec une vertèbre tassée et fracturée.
A peine remis de ce grave accident , un incendie criminel ravage le Domaine Ventaillole qui l'hébergeait et il perd 13000 bouteilles et une partie de sa vendange 2013.Alors, comme son Domaine des 4 pierres a tout juste 2 ans , sa situation est compliquée car il n'était pas assuré ...
J'ai rencontré Édouard sur le marché de Carcassonne il y a quelques jours et malgré ces deux coups du sort qui l'on fortement touchés , il est toujours debout , prêt à se battre pour que 2014 soit une année de renaissance , un millésime d'espoir pour lui le "phénix du Carbadés" (http://phenixducabardes.com/) qui peut est fier d'être toujours vigneron.
Pour pouvoir rebondir ses copains de Changer l'Aude en vin et quelques autres vignerons lui ont donné des raisins qui lui permettent de sortir depuis mi-décembre la cuvée "Solidarité".
Lorsque j'ai parlé de cette bouteille avec Édouard il m'a dit : "Tu vas voir c'est une belle quille."
Et bien il a raison , c'est un vin croquant avec beaucoup de fraîcheur qui dégage des aromes frais et fruités avec de la feuille de cassis aussi et du cuir ou plutôt une lanière de cuir.
C'est vivant et poivré après une bonne aération qui laisse entrevoir le corps du vin qui pourra affronter quelques années.On a envie d'y revenir.
Le lendemain , le vin est toujours aussi plaisant avec un nez anisé ou les feuilles de cassis , laurier et menthe se mélangent avec bonheur.
La bouche a une attaque souple pour ensuite prendre une belle place sur un bon moment.
C'est indomptable et presque sauvage.
J'espère que la solidarité jouera son rôle sur cette cuvée qui est effectivement une bien belle quille en vente directement chez Édouard , sur son site dont j'ai mis le lien plus haut ou chez quelques bons cavistes comme l'excellent Jean-Marc de la cave de l'air des Corbières sur l'autoroute A63 lorsque vous passez aux abords de Carcassonne.

Parce que 2014 doit être l'année de la résurrection d'Édouard le "Phénix du Cabardès"...



dimanche 22 décembre 2013

Monsieur S n'a pas sa dose ...

J'aime beaucoup aller voir les vignerons chez eux pour pouvoir vraiment les connaitre car ils se livrent souvent beaucoup plus que lors d'une rencontre sur un salon ou chez un caviste.
Et puis c'est là que l'on peut voir si il est "accroché" à sa terre , si ses pieds sont encrés à son terroir , comme les racines de ses vignes.
Etienne Fort est un tout jeune vigneron qui a grandi au bord d'une rivière qui était son terrain de jeu et lorsqu'il avait 10 ans je pense que les vignes de son père perchées là-haut sur le sommet d'une colline près de Roquetaillade devait lui paraître bien loin.
Il en a repris une partie , 15 hectares environ et en mène 2 en bio pour faire quelques bouteilles qui portent un nom assez singulier : "Monsieur S".





En arpentant ses vignes on s'apercoit assez vite qu'il porte beaucoup d'affection à son environnement.Son père avait enherbé ses vignes et Etienne travaille maintenant les rangs tout comme l'interceps.Il n'oublie pas non plus ses racines en parlant de son grand père de 101 ans qui se tient encore bien droit lorsqu'il passe le voir à la vigne.
Alors bien sur comme n'importe qui à son age , il se pose des questions , cherche pourquoi les anciens faisaient comme ceux ci ou cela mais il commence aussi à avoir des convictions.
Pour la vinification finale des pétillants qu'il élabore , il part du pincipe qu'il ne faut pas obligatorement ajouter une liqueur pour faire "des bulles" en pays Limouxin
et veut garder du fruit.C'est pour cela que ses deux cuvées de Monsieur S sont non dosées.
Sa blanquette est un 100% mauzac avec quelques très fines bulles.Une belle fraicheur la caractérise et contrebalance le coté rustique , naturellement rustique.Le tout se boit sans soif et avec l'envie d'y revenir.
Son crémant composé de chardonnay , chenin et d'une touche de pinot noir est un cran au dessus même si la phase ou la dominante fruit est entrain de passer le relais au corps du "vin".Il y a toujours cette fraîcheur insolente et une très belle finesse en plus par rapport à la blanquette.
le nez est à la fois intense et tout en touché , sur la finesse d'une pâte d'amande douce , des fleurs blanches et d'une noisette que l'on va retrouver plus marqué en bouche.Une bouche avec du gras , sur du vin fin comme les bulles qui le portent en "trompe l'oeil" tellement elles vous échappent ,  une bouche en forme de baisé volé , le baisé insolent d'une jeunesse qui ose et s'impose avec culot , comme si d'un seul coup Monsieur S montait sur un podium de défilé de mode pour embrasser un mannequin qui sous le coup de la surprise serait naturellement consentante ...
Ce crémant est un vrai plaisir raffiné et gourmand.
Ces deux 2011 sont donc issus du premier millésime d'Etienne Fort et une telle maitrise montre que ce n'est pas un coup d'essai mais plutôt un coup de maître , j'en suis convaincu.
Il y a encore du chemin à parcourir pour que le nom de "Monsieur S" vienne aux oreilles de tous les amateurs de pétillants mais le temps viendra oû Etienne , si il continue à suivre son propre chemin , aura pas mal de visiteurs dans sa vieille bâtisse pleine d'histoire de Saint-Salvadou.








mercredi 20 novembre 2013

20/11

toi: 20/11, c'est quoi ce titre?
moi: on est le 20 novembre non, le 20/11 quoi.
toi: et alors, qu'est ce qu'il y a le 20/11?
moi: et bien réfléchis un peu ...
toi: euh , j'vois pas !!!
moi: bon , je vais te l'dire. Le 20/11, je te parle de vin comme souvent et bien sur de l'Aude,
le département 11, le vin du 11 quoi.
toi: ah , ah , ah, très drôle.  :-(
moi: fais pas cette tête, tu n'es pas obligé de rire.  :-)
Alors, le vin dans l'Aude ne se résume pas à un seul vigneron bien sûr, mais comme je ne peux pas parler de tous les vignerons Audois et qu'en plus il ne sont pas tous forcément intéressants eh bien je vais te parler d'un de ceux que je préfère tout simplement ou plutôt des jus que j'ai goûtés chez lui il y a 4 jours.
Les vendanges 2013 n'ont pas été généreuses au domaine de Frédéric Palacios (comme partout ailleurs , d'ailleurs) mais ce jeune vigneron est déjà presque un sage et il sait rester philosophe en prenant ce que la nature lui donne sur ses terres et en essayant d'en tirer le meilleur, sans artifices.
Et ce millésime ?
La boite à outils de la cave !!!

Eh bien ça se présente plutôt bien au Mas de mon Père car il y a sur toutes les cuves une très belle acidité qui donne une sacrée colonne vertébrale aux futurs vins.
Je dis futur car si les FA (fermentations alcooliques) sont terminées sur les rouges, les malos (fermentations malolactiques) ne sont pas encore faites et sur le blanc du domaine, il reste encore 1 gramme de sucre à "manger".
Justement commençons par le blanc qui est sur le même profil que les autres années avec de la classe et une belle poire qui domine.
Frédéric vinifie chaque parcelle du domaine dans une cuve et ce, depuis ses débuts en 2005.
La "dégustation" des cuves est souvent difficile si on n'a pas en tête que le vin est seulement en construction. Quand en plus se greffe dessus la réduction qui accompagne souvent les jus travaillés le plus naturellement possible, il faut une certaine habitude pour y voir quelque chose d'intéressant. C'est pourtant là que le palais de l'amateur passionné que je suis s'est aguerrit et je pense que c'est une étape essentielle à la bonne compréhension des vins une fois "finis" et ce, d’où qu'ils viennent.
La parcelle du merlot "coteau" est vraiment superbe avec une longueur basée sur cette acidité omniprésente pour une bonne persistance en bouche.
La deuxième parcelle de merlot, située en contre bas, est souvent en retrait par rapport à la première mais cette année, c'est du pareil au même avec une belle intensité.
La cuve de malbec est sur le camphre au départ puis viennent ensuite la violette, des fleurs, de l'amande fraîche, le sel et une certaine prise de hauteur,comme lorsque Cantona se tenait droit comme i au milieu du terrain, fier de ses couleurs et indétrônable, pour quelque chose d'atypique.
Le carignan est déjà assemblé avec la parcelle de grenache/cinsault et le "mélange" est assez surprenant : un nez où le grenache domine avec légèreté et une bouche avec beaucoup de caractère, une bonne poignée de terre avec de superbes fleurs dessus, comme si deux choses diamétralement opposées étaient réunies pour donner le meilleur de leur union.
J'ai hâte de voir ce que cela donnera d'ici quelques mois.
Pour finir, les beaux pieds de cabernet sauvignon taillés en gobelets ont fait un jus superbe et très complexe avec un gros gros volume en bouche.

Les rendements sont affreusement bas puisque l'ensemble du domaine atteint péniblement les 13 hectos à l'hectare cette année. Seulement voilà, les jus sont beaux et le travail de Frédéric à la vigne depuis 8 ans plus sa maîtrise de plus en plus fine des vinifications devrait donner quelques belles cuvées 2013 pour le milieu de l'année prochaine.
En attendant, si vous avez quelques quilles de "l'insolite" 2011 ça "goûte" très bien en ce moment, sur des arômes d'une grande pureté, un 100% malbec d'exception au caractère affirmé, un vin comme on n'en rencontre pas souvent, sauf si on passe du coté de Carcassonne et que l'on a dix minutes à perdre pour se rendre sur les terres de ce vigneron authentique, passionné et passionnant ...





dimanche 10 novembre 2013

Un sommet d'Acidité nommé Dagueneau

Il y a un bon moment que j'avais en tête qu'une bouteille de Dagueneau pouvait m'emmener au sommet de ce que peut donner un vin qui "tourne" autour de l'acidité.Cela donne un grand blanc de Loire , un vin ou la bouche prend le pas sur le nez pour mon plus grand plaisir.
J'avais bu deux cuvées de ce domaine mené par les deux enfants de Didier Dagueneau depuis 2008 mais malgré la qualité indéniable des vins , ces dernières ne m'avaient pas renversé , fait ... chavirer ou ... décoller.
Le blanc fumé de Pouilly 2008 que j'ai bu à l'aveugle il y a quelques jours est l'ancienne cuvée"Chailloux".


Le nez est discret au départ , sur des agrumes et une asperge que l'on devine juste à peine.
La bouche par contre est dans le registre noble d'une acidité omniprésente , qui prend toute la largeur de la langue et donne en même temps "l'idée" de ce que peut être un beau citron.
La finale a une belle intensité sur un temps qui dure ...
Après une demie heure , le nez "part en fumée" et sur l'amande, tandis que la bouche , superbement tendue, est toujours aussi belle avec l'acidité qui, lorsqu'elle quitte ma langue après un bon moment , se retrouve scotchée sur mon palais pour prolonger le vin et mon plaisir du même coup comme si le son d'un violon restait suspendu dans les airs sur une note "infinie".
La gourmandise est là aussi et c'est le volume qui apparait en bouche maintenant avec un violon qui s'est transformé en contrebasse et me donne de belles notes , bien graves.
C'est le plus beau blanc que j'ai bu cette année , un vin complètement à part qui arrive à donner une majuscule au mot Acidité , pour le plaisir de mes papilles , ma bouche et mon palais.
Une bouteille d'exception pour moi.




jeudi 24 octobre 2013

Naturellement cinsault

Le  dernier cinsault de cette série c'est "es d'aqui" 2011, un rouge qui nous vient du coté de Saint-Chinian. C'est Jean-louis Pinto qui a "sorti" cette bouteille issue des raisins bio qu'il achète et vinifie ensuite.
J'avais goutté un "es d'aqui" en blanc sur 2012 quelques jours avant et je n'avait pas vraiment accroché avec ce chardonnay/sauvignon qui "pommait" beaucoup trop (du verbe pommer: ce dit après 3 jours, dans les décollages de Christian, d'un vin qui ressemble toujours à du cidre).

Pas d'AOC pour cette cuvée de cinsault en vin de France donc, mais l’essentiel n'est pas là avec ce type de flacon "nature" dont le contenu est légèrement trouble.
Le nez est au départ très fermé avec juste un coté métallique et après un bonne agitation dans le verre, quelque chose de très brouillon qui "appelle" une carafe.
En bouche il y a par contre un beau jus avec l'impression d'avoir la sève du pied de vigne, c'est épicé (poivre) et d'une belle fraîcheur.
Après 2 heures de carafe le nez s'exprime beaucoup mieux avec une fraise assez pure, une belle feuille de laurier sauce et l'impression d'avoir quelque chose de sauvage dans mon verre.
La bouche est toujours aussi avenante avec une pointe chocolatée sur une finale toujours aussi fraîche voir presque mentholée.
J'aime beaucoup ce nez pas trop prononcé, tout en touché ,
la discrétion des arômes juste chuchotés, comme s'il devait n'y avoir que quelques personnes qui pouvaient les "apprivoiser", se les approprier pour un secret à garder.
Le vin vivra avec tour à tour une rétro sur la mine de crayon et la groseille, le coté classe et la finesse du bois de rose, la craie blanche ou le mot sauvage qui résonne en moi à nouveau et un certain mystère qui plane lorsque je mets mon nez dans le verre vide.
Ce vin est l'archétype du breuvage qui attise ma passion, il est insaisissable par moment puis se livre entier pour mieux se refermer et finir par vous faire tourner la tête.

Pour conclure cette trilogie cinsault, je dirai que ce cépage n'est certainement pas assez souvent mis en avant car ces trois bouteilles, qui sont chacune une expression différente de ce qu'il peut donner, ont vraiment du caractère. La finesse des jus et la classe du bois de rose que l'on retrouve à chaque fois les rendent même irrésistible par moment.


mardi 8 octobre 2013

Le Fruit d'un cinsault Chilien

La deuxième bouteille de ma trilogie sur ce cépage est "un miracle" puisque les vendanges se sont déroulées 3 semaines après un tremblement de terre de 8,8 sur l'échelle de Richter.
J'ai donc ouvert un cinsault Chilien de Luis Antoine LUYT , la cuvée "cinsault de Cauquenes" sur 2010.
C'était une bombe de fruit il y a un peu plus d'un an et ça se "descendait" à une vitesse impressionnante.Il y avait de la finesse déjà avec un bois de rose rare tout en touché qui dominait la groseille , la fraise et la menthe à l'eau accompagnées d'épices douces.
La bouche était juteuse avec une matière qui laissait un beau grain.Et puis toujours ce bois précieux et une pointe d'acidité qui arrivait en final pour rester sur la langue : un vrai plaisir pour une gourmandise de folie ponctuée par une rétro sur l'aneth.
Un vin qui donnait énormément de plaisir !!!
Là , à l'ouverture , on a une belle peau de raisin puis ensuite ......ça pète toujours le fruit à tel point que mon verre explose.Le coté juteux en bouche donne pas mal de plaisir mais ça manque un poil de longueur même si la rétro sur les piments et le poivre aussi redonne du peps à l'ensemble.Avec l'aération , le vin gagne en précision et en volume , vit et m'embarque , grâce à un passage sur la terre mouillée , dans une cave au Chili certainement car la porte est ouverte et je crois entrevoir la Cordillère des Andes...
Je préférais ce vin dans sa jeunesse mais le plaisir est tout de même encore là.
 Si vous voulez rencontrer Luis Antoine LUYT pour qu'il vous parle des vignes de 300 voir même parfois 400 ans qui sont sur son domaine du Clos ouvert ,
il ne faut pas forcément aller au Chili car il passe de temps en temps chez quelques bons cavistes Parisens ou Toulousains comme le Clos de François , une adresse recommandable dans la ville rose.


dimanche 22 septembre 2013

Un cinsault en finesse :"Le Pradel"

J'attaque une trilogie sur des cuvées 100% cinsault , trois bouteilles que j'ai bues à la suite sur une dizaine de jours pour pouvoir bien avoir en mémoire les trois vins.
Commençons par "Le Pradel" 2011 qui nous vient de l'Hérault et plus précisément du domaine La terrasse d'Elise (enchanté de vous connaitre mademoiselle ...).
C'est un cinsault avec un peu d'élevage sous bois mais c'est l'élégance du bois exotique qui ressort sur un nez flatteur dès l'ouverture même si je lui reproche un petit manque de précision.
La bouche est d'une grande finesse mais retombe trop vite avec un manque de relief évident à ce stade ,
même après un carafage de 3 heures.
En bref , je suis un peu déçu sur ce premier jour surtout après tous les bons échos que j'avais eus sur cette cuvée mais j'entrevois un beau potentiel.
Un bof qui me renvoit deux jours plus tard ,
lorsque je déguste l'autre moitié de la bouteille que j'avais gardée.Mes a priori négatifs sont toujours en mémoire mais vont trés vite tomber car le vin n'est plus vraiment le même.
Le nez a gardé son coté classe et la confiture de fraise accompagne des pétales de roses que ma langue caresse lorsque l'attaque du vin en bouche me fait papillonner des yeux , un papillon fait de ces pétales , qui tourne autour de moi , prend place sur mes paupières pour qu'elles se ferment et que mes rêves s'envolent lentement , au rythme de ses battements. 
La bouche a du peps aussi avec un peu d'acidité qui pointe son nez , un bonne persistance et une impression saline sur la fin.Le vin vit avec une cerise griotte et une belle amplitude même si une pointe d'alcool lisse un peu le tout.
Un beau vin qui par sa finesse peut amener certain vers la Bourgogne ... mais pas moi car je ne pense pas que la finesse soit exclusivement réservée à cette région au vue du nombre de bouteilles qui en Languedoc/Rousillon appelle les mots subtilité , délicatesse ... finesse.
Une bouteille qui au final me donne envie de retrouver ce vin dans 2 ou 3 ans pour pouvoir voir tout son potentiel s'exprimer pleinement dans la finesse des vers que je chuchoterai à Elise  ...
 sur la terrasse ... au pied du pradel.

mercredi 21 août 2013

2ème vague

il y a un an je titrais "la vague" sur ce blog pour parler d'un rouge de Thierry Michon.
J'aurai pu enchaîner cet été avec "Les clous" un blanc de ce même vigneron qui sur 2011 donne beaucoup de plaisir lorsque l'on passe au dessus du poil de gaz qui reste en bouteille après l'ouverture.
Mais j'avais plutôt envie de vous faire découvrir une "2ème vague" , un autre vigneron Vendéen qui mérite aussi toute mon attention : si, si, en Vendée il peut y avoir plusieurs trésors viniques, je vous jure !!!
Christian Chabirand a "créé" le Prieuré La Chaume en 1997 en partant de terres complètement vierges sur lesquelles il cultive maintenant 14 hectares de vignes.
Certifié bio, il travaille les sols, vendange en caissettes et vinifie sur levures indigènes avec une grande place laissée au temps pour que le vin se fasse "naturellement".
Il a quelques "commandements" qui lui servent de ligne de conduite comme par exemple nourrir le sol pour qu'ensuite il nourrisse la plante ou bien respecter le biorythme du vin pour qu'il garde son caractère et son identité.
Je goûte "Orféo" depuis 5 ans en me régalant souvent mais je me suis arrêté dernièrement sur une autre cuvée, un 100% merlot qui caresse mes oreilles grâce au timbre 
de son chant et qui répond au doux nom de "Bel canto".
 Le nez est tout de suite sur la prune et la cerise, avec une belle fraîcheur de fruit et en même temps un coté macéré.
J'ai aussi des effluves de "vagues iodées".
C'est le mot carbone qui résonne en moi maintenant comme si il voulait me donner l'identité du vin, comme si les racines remontaient vers les sols chargées de diamants ...... ou bien ce sont peut être juste les grappes de raisins qui brillent à mes yeux, je ne sais pas trop !!!
En second plan des fruits noirs (mure, cassis, groseille) arrivent par moment.
La bouche est fraîche (légèrement mentholée), épicée et donne envie de croquer dans le vin  d'une belle longueur tenue par l'acidité.
Mon palais est entièrement tapissé et le jus s'étale sur une peau de raisin tannique ponctué par une rétro sur la groseille, une petite touche métallique et un bel amer.
C'est superbe et bien vivant.
Cette 2ème vague Vendéenne m'a complètement submergé et deux semaines après
avoir bu ce vin, il est encore dans mes pensées, me fait toujours "tourner" la tête.
Ma prochaine escapade en Vendée se fera certainement chez ce vigneron qui au travers
de sa cuvée "Bel canto" est arrivé à faire "chanter" ses vignes, si si tendez l'oreille
ou bien votre verre, je suis sûr que vous pouvez les entendre vous aussi ...


mercredi 17 juillet 2013

Un coup ?

Il y a à peu près 4 ans , Marc Castan a pris un coup sur la tête alors qu'il était entrain de passer un désherbant dans sa vigne.
"Mais qu'est ce que je fais , je suis fou de mettre ce produit dans mes sols?"
Ça doit être à peu près les paroles qu'il a prononcées.
Depuis , il a "adopté" un motoculteur , qui remplace ses produits phytosanitaires , et il mène toutes ses vignes en bio avec des sols oû la vie a repris.
Moi il y a quelques jours , j'ai aussi pris un petit coup "sur la tête" ...
Pas un coup de Marc Castan car sinon , au vue de ses bras , je serai certainement encore dans le coma.
Ni un coup de bambou comme peuvent me mettre parfois les sulfites lorsqu'un vin blanc attaque mes tempes à coup de marteau.
Non plutôt un bon coup , celui que l'on sert aux copains à l'apéro et qui vous donne envie d'en reprendre.
C'est "Trafalgar" la nouvelle cuvée de Marc qui me l'a mis.
Ce muscat petit grain est une macération carbonique qui a vu un fût sur 9 mois.
Sa couleur interpelle tout de suite et le premier nez est une peu réduit mais sans 
le coté pomme au four qui peut déranger sur certain vins "natures".
Une bonne carafe pour tout mettre en place et faire partir en même temps le poil de gaz qui reste et le coup est joué.
Le nez intense part sur la pêche , l'abricot confit et l'écorce d'orange. J'ai aussi une odeur de pierre à fusil (silex) , un arôme empyreumatique que j'aime beaucoup rencontrer.
La bouche est d'une grande pureté avec une longueur qui donne sur les épices et la "liberté sauvage" d'une escapade au dessus de grandes falaises avec la mer qui vient se fracasser dessus. Je suis assis sur une balançoire que deux oiseaux portent à tire-d'aile et le spectacle est magnifique vue du ciel...
Et puis le vin va vivre avec le litchi par moment , un furtif coté métallique et toujours cette sensation d'eau qui me porte sur la face aqueuse de ce vin à la grande personnalité.
Cette cuvée "Trafalgar" est un coup réussi et un peu de gras devrait se développer avec les années.Ce jeune vigneron trace son chemin humblement et je pense que ses vins devraient bientôt avoir la reconnaissance qu'ils méritent.
Ah si vous passez chez Marc Castan au Domaine Mamaruta et qu'en sortant de chez lui vous chercher quelques fromages pour accompagner cette belle bouteille je vous conseille d'aller à quelques kilomètres sur les hauteurs de Leucate voir un berger qui vient juste de s'installer dans la garrigue avec 150 brebis.
Les fromages de Brice Martin-Gouin valent le coup ...... à coup sûr.

dimanche 2 juin 2013

Palmiers, plongée, rosé ... Ozé

De retour sur terre (ou plutôt en métropole) depuis deux semaines, j'ai encore pas mal d'images de plongée qui me reviennent de mes trois semaines de vacances en Martinique avec parfois un barracuda qui croise mon regard lorsqu'en longeant l'aéroport de Carcassonne un avion passe juste au dessus de ma tête, une murène que je vois sortir de l'imprimante qui est sur mon bureau ou bien une tortue de mer qui est juste à portée de bras lorsque je ferme les yeux quelques secondes...
Par contre lorsque je mets le nez dehors, même en habitant dans le sud de la France, j'ai tout de suite les 15 ou 16° (et encore ...) qui me rappellent que la récréation est finie et qu'une baignade en mer n'est pas vraiment au programme des prochains jours, même avec une combinaison de plongée de 7 mm, je  ne suis pas fou quand même !!!
Sinon viniquement aux Antilles il n'y a rien et je le savais avant de partir puisque j'y ai vécu il y a bientôt 10 ans.
Alors comme j'ai des grandes valises, j'avais emmené quelques bouteilles, pour ne pas mourir de soif !!!
Il m'en reste quelques souvenirs avec notamment
"Les vilains" 2010 de Jean-François Nick qui goûtait super bien grâce à une très grosse gourmandise et la matière tout en touché me donnait beaucoup de plaisir.
"Quitte ou double" 2012 de Frédéric Palacios a la même fluidité qu'une rivière sous les cocotiers que lorsqu'on le boit dans l'hexagone et la bouteille que j'ai ouverte à l'apéro n'a pas fait un pli avec des acras de morue.
Et j'ai "Ozé" de Mireille et Pierre Mann qui m'a régalé aussi à la plage sur un poulet boucané mangé avec les doigts juste après une petite heure de plongée qui m'avait ouvert l'appétit.
Ozé c'est un rosé vinique et salin avec un peu de gras qui arrive, des notes de mandarine ou de pamplemousse qui dominent des petits fruits rouges lorsque l'on laisse un peu le vin monter en température.
La bouche fraîche vous emmène sur un bon moment grâce à une acidité qui réveille une rétro toute en longueur avec un soupçon de gingembre. Une très légère touche grillée ponctue le tout.
Un beau rosé qui appelle à "rentrer" dans le vin avec gourmandise, pour cet été ou tout de suite sous les cocotiers si ces quelques lignes vous ont donné envie de prendre l'avion pour le soleil et la mer.
D'ailleurs je vous donne une adresse pour manger typiquement antillais sans se ruiner :
"Chez Geneviève" à Fort de France, juste au-dessus du marché aux épices et aux fruits.
Cette femme cuisine dans un petit coin de 2 mètres sur 1 les poissons qu'elle achète au marché le matin. Son vivaneau grillé avec la sauce chien ou sa fricassée de chatrou sont toujours aussi délicieux, le tout sans chichi. Par contre il faut réserver (0596719303) car à partir de 12h30, c'est souvent complet.
Allez vous Ozé ... rosé, plongée, palmiers ?



mardi 14 mai 2013

Jean-Marc est dans "son" salon


Pendant que je suis les pieds dans l'eau du coté des Antilles (27° dans l'eau justement , 30° dans l'air et 50° dans mon verre de rhum) , Jean-Marc , un copain "viniquement" fréquentable , est dans "son" salon du coté de l'Auvergne ....  enfin presque parce que c'est samedi qu'il fait l'inauguration.
Il parait que tous ceux qui veulent venir sont invités,
vous l'croyez vous ?
En tout cas , si vous voulez vous désaltérer avec un peu de vin et discuter avec quelques vignerons de l'hexagone , c'est à Jenzat qu'il faut que vous Allier (désolé , j'ai pas pu résister).
Bon moi je vous quitte car si je ne vais pas tout de suite acheter un citron vert chez Mam'zelle Genevière , je serai en panne pour le ti-punch de ce soir , avec modération bien sûr contrairement aux vins que vous dégusterez avec ........
 Jean-Marc.

jeudi 18 avril 2013

Retour de "Changer l'Aude en vin" à Leucate

Le restaurant Klim and Co accueillait donc ce salon perché sur les falaises de Leucate.
C'est toujours mieux d'avoir un cadre agréable pour une dégustation de vin , l'esprit peut vagabonder , la mer vous emporter vers d'autres lieux , d'autres terres  , une Île même peut être , si on veut bien juste fermer les yeux , écouter les vagues et laisser le vent vous accompagner , là bas , bien plus loin ...
Bon , sinon il y avait aussi du vin à Changer l'Aude en vin , du bon en plus ,
et comme chaque année un domaine m'a surpris , a fait tilt et m'a interpellé plus que d'habitude.
C'est le Mas des Caprices qui m'a donc régalé cette fois ci.
J'attendais ce domaine à ce niveau depuis un moment car je pensais que tout n'était pas encore tout à fait en place et bien là , on y est.
La gamme des rouges est homogène sur une même ligne avec une attaque en bouche oû on a l'impression que les arômes sont juste saupoudrés , tout en touché , et le fruit s'unit à un velours qui donne une vraie patte au vin !!! Ensuite les blancs et le rosé sont iodés et il y a surtout le "blanc de l'oeuf " avec l'acidité qui tend le vin et un gras naissant qui lui répond : c'est superbe quoi .
Et pour finir , il y a Mireille , qui parle de ses vignes comme on peint un tableau , une passionnée , passionnante.
Les vins de Maxime Magnon ne sont pas encore enbouteillés eux mais la classe et l'élégance envahissaient ma bouche pour un style incomparable , de la haute couture pour des verres en cristal.
C'est Métisse , la cuvée la plus "simple" du domaine , qui se gouttait le mieux , mais Campagnes et Rozetta laissaient entrevoir un gros fond qui est encore en retrait mais qui ne demande qu' à s'épanouir et va se révéler dans les mois à venir . Je suis toujours un grand fan des vins de ce talentueux vigneron .
Ensuite j'ai rencontré Fabien Jouves et j'ai bien aimé son approche des vignes qu'il ne veut pas voir partir en terrain à bâtir lorsque de vieux ceps se dirigent tout droit vers l'arrachage.
Bon au final il se retrouve avec 22 hectares alors qu'il ne voulait pas dépasser les 15 mais ce n'est pas grave.
Sa cuvée "Les escures" est un joli fruit généreux et je pense que le terroir commence à "parler"sur 2012. Il fait aussi une superbe cuvée 100% tannat passerillé sur souche , un vin plein avec une grosse gourmandise , sans lourdeur et qui reste fraîchement en bouche.
Un must sur un dessert au chocolat ou juste pour le plaisir.
Il y avait aussi un petit jeune qui fera parler de lui , enfin de ses bulles plutôt car pour son premier millésime , Etienne Fort a vraiment frappé très fort.
Ses deux cuvées m'ont beaucoup plus car que se soit sa blanquette ou son crémant,
ils taquinent déjà ce qui se fait de mieux sur Limoux .
Les bulles sont très fines , les fleurs blanches effleurent mon nez et en plus le tout est non dosé : du bonheur pur pour des papilles averties.
Sinon , à la volée j'ai aussi aimé :
- les blancs de Xavier Ledogar qui fait aussi une cuvée de cinsault sur laquelle il faut s'arrêter.
- Bufentis de Benjamin Taillandier , un Minervois avec une belle fraîcheur mentholée qui accompagne un vin charpenté.
- "Le vain de ru" de Dominique Andiran , pour revenir sur les "sud ouest" invités , c'est vraiment un blanc qui donne une bonne idée de ce que l'on peut faire avec le cépage colombard.
- la Fantaisie singulière 2011 de Guilhem Barré que j'ai une nouvelle fois beaucoup appréciée après l'avoir découverte à Verchant , un cran au dessus du millésime précédent grâce à plus de finesse.
- le beaucoup "jus de fruit" pressé et fleuri d'Arbalette and coquelicots de Jean-Baptiste Senat
- la belle puissance aromatique de l'ondenc et du mauzac de Bernard Plageoles.
- la cuvée "les ricochets" d'Édouard Fortin.
- la fraîcheur des vins du Château Laballe.
Voila , il y avait aussi des vins qui étaient un peu "fermés" mais dont la bouche laissait entrevoir de belles choses et qui devront donc être regoûtés un autre jour comme ceux de Clément Mengus ou du Domaine du Loup blanc.
En attendant la prochaine édition , je vais commencer par aller voir si Mireille et Pierre Mann du Mas des caprices ont un peu de vin à me vendre histoire de retourner à Leucate et de découvrir
le secret du blanc de l'oeuf , savoir s' il vient vraiment d'un oeuf ce blanc ou si c'est plutôt 
une poule qui a mangé trop de raisin blanc et qui ensuite a trouvé des bouteilles vides au fond de la cave ...... enfin , je vous raconterai tout ça un autre jour.



samedi 30 mars 2013

"Changer l'Aude en vin" à Leucate

Pour changer l'Aude en vin il faut suivre
les amis de ma soeur et Louis dit le blanc dans les petites rangées du clos d'Espinous juste sous le bois , celui oû Oufti a retrouvé Rozeta qui s'était caché dans les genéts.
Mais bon , ca c'était avant que le petit chaperon rose ait fait son record de ricochets pas loin du lieu dit Bufentis.
Maintenant , les Dimanches oû Etienne Fort dégorge ses bulles, si le clos du puits 
est fermé , on peut aussi changer l'Aude en vin , enfin je crois ...





Toutes ces cuvées et bien d'autres seront à Leucate au restaurent "klimenko*" le lundi 8 avril pour ce petit salon que j'affectionne tout particulièrement.
Les 15 vignerons de changer l'Aude en vin qui vous les feront goûter ont invité 5 copains
du Sud-Ouest , ça devrait valoir le détour mais pour ceux qui préfèrent les lignes droites
allez y directement ...
La liste des vignerons



vendredi 22 mars 2013

Guilhem fait de "La dentelle"

Je me souviens très bien de la première fois que j'ai rencontré Guilhem Barré. Il vinifiait ses 2008 dans la vieille grange d'un copain avec seulement deux ou trois cuves et beaucoup de courage ...
J'ai aussi en mémoire une petite "réception" improvisée pour ma deuxième visite quelques mois plus tard au pied de ses 5 hectares de vignes sur Ventenac Cabardes. C'est une très authentique caravane des années 70 qui lui servait de "pied à terre" ...
Aujourd'hui, il est beaucoup mieux installé puisqu'un chais flambant neuf a remplacé sa roulotte et la grange, alors du coup, ses vins ont bien progressé avec des nez plus intenses
et la personnalité de ses cuvées s'est affirmée.
J'ai ouvert "La dentelle" 2010 il y a quelques jours, une cuvée majoritairement syrah.
Il faut trois bonnes heures de carafe pour que le nez soit vraiment en place car la réduction empêche le vin de s'exprimer sans détour à l'ouverture.
Mais après, c'est que du bonheur !!!
Le nez est intense, vivant, avec un coté herbacé,
le pamplemousse dominant par moment, le cassis, l'olive noir, une cannelle légèrement saupoudrée tout en touché, une pointe de safran, un léger poivre, du réglisse aussi enfin une grande complexité m'envahit quoi !!!
La bouche glisse sur les tannins avec la belle acidité du pamplemousse, un coté "piquant" qui rappelle les épices du nez et une finale salivante où le sel titille très très légèrement ma langue que l'encre de chine a caressé. Un peu de gras viendra aussi contrebalancer
une légère amertume, le tout sur une belle fraîcheur, légèrement réglissée par moment.
Un vin qui m'embarque sur un voilier ou j'ai charrié quelles caisses de vins pour rallier une petite île.
Je n'en suis plus très loin d'ailleurs, à un mille peut être lorsqu'un couple de dauphins "m'accoste" pour discuter.
A la vue de mon chargement ils ne perdent pas le nord et me demandent un "droit de passage".
Je m'exécute assez facilement, en riant, et à l'aide d'un bout, lance donc une bouteille à la mer qu'ils s'empressent d'emporter avec eux dans les profondeurs comme si ce flacon contenait la magie d'un élixir, un trésor ...
"La Dentelle" de Guilhem est une cuvée qui livre de belles choses à l'amateur curieux, adepte des vins vivants.
Je suis content d'avoir parlé de ce vigneron car il est parti de loin et ses vins en constante progression sont maintenant au top de l’appellation Cabardes.
Si il reste toujours aussi authentique et curieux de son terroir aux beaux calcaires, ses cuvées me feront certainement encore voyager, partir vers d'autres lieux, décoller...

vendredi 22 février 2013

Un Loou rosé

Je pense à l'été avec le rosé , c'est pour cela qu'en plein hiver j'aime de temps en temps ouvrir un de ces vins qui peut faire rentrer le soleil dans la maison alors que l'on est au coin du feu.
J'ai bu ce Domaine du Loou complètement à l'aveugle et j'ai beaucoup apprécié son nez très intense oû la finesse donne de la classe à l'ensemble.Une délicate ballade entre l'anis et la framboise qui menera aux fruits rouges après 1/2 heure.
La bouche est grasse avec un superbe touché , des épices , du sel des aromes de bonbons anglais et le retour des fruits rouges.
La persistance aromatique donne de la longueur à ce beau vin.
Cette bouche complexe développera un coté sauvagement piquant et l'isolante fraîcheur fera descendre le tout avec une telle gourmandise que le nez intense s'échappera de mon godet et , comme une ceinture d'astéroïdes , fera le tour de la terre en l'enlassant pour la transformer en un beau fruit rouge qui en retombant dans mon verre m'arrose de tous les aromes du globe.
L'accord improbable avec un salers était merveilleux.
Il vaut mieux boire ce rosé l'été pour garder la tête froide car en plein hiver
ça m'a mis les idées à l'envers , la tête de travers et le cul par terre ...

mardi 5 février 2013

17 vins d'amis

La semaine dernière , je suis donc allé à la dégustation du vin de mes amis pour rencontrer des vignerons qui font des vins bios , natures , sans soufre ou avec juste un pet comme disent certains , enfin des vins qui me feront peut être décoller d'ici quelques mois.
C'était au domaine de Verchant , un très bel endroit , idéal pour y faire un salon qui en plus était organisé de main de maitre par Charlotte Senat.
Bon venons en au vin.
Je vous parlerai juste de ceux qui m'ont le plus interpellé sachant que le niveau général, de tout ce que j'ai goutté, était largement au dessus de la moyenne.


Jean-baptiste Senat s'attaque au blanc pour la deuxième année consécutive et
"Les amis de ma soeur" 2012 est certainement un cran au-dessus du 1er millésime grace à une acidité un peu plus présente qui donne une ligne de conduite bien définie au vin.Une belle aromatique est aussi toujours là sur cette cuvée pas encore bouchée mais déjà plus qu'avenante.
Matthieu Dumarcher en est aussi à son deuxieme millésime en blanc mais ce sera le dernier pour l'instant car il ne travaille plus cette vigne qu'il avait en fermage.Dommage car "le blanc" 2010 (pas sûre du millésime , c'est peut être 2009) vient juste de sortir des fûts et c'est une réussite.Le coté aérien du 2008 est toujours là avec une grande persistance qui envoute ...
un superbe blanc !!! "Bomparet" à tout : du vin , un beau touché de bouche et une finale très fine que j'adore. 
Chez Guilhem Barré c'est "fantaisie singulière" 2011, un cabernet sauvignon , qui m'a vraiment bluffé par sa finesse de touché.Il y a une matière opulente mais l'équilibre est là grâce à la fraîcheur."La peyrière" quant à elle est une cuvée qui livre une belle image du Cabardes.
C'est la première fois que je rencontrais les vins du Domaine du pas de l'Escalette.J'ai aimé toutes les cuvées avec une minéralité comme j'en ai  rarement rencontrée sur les rouges , l'impression d'être entrain de boire l'essence même d'une roche de plus 10 000 ans , certainement celle du Larzac.Le "ze rosé" vous fera oublier la provence et le 100% cinsault avec sa grande fraicheur qu'accompagne une grosse gourmandise est à croquer.
Ma découverte du salon donc.
Le buffet du midi préparé par le restaurant "L'octopus" était vraiment d'une belle gourmandise et le verre d'un "Brin de folie" 2012 brut de cuve de Frédéric Palacios qui l'accompagnait m'a rendu gourmand de cette cuvée , comme sur 2011."Quitte ou double" , le 100% chasan de ce même vigneron, coule comme l'eau d'une source tellement la fraîcheur le rend limpide.Un régal en fin de repas , juste par gourmandise et histoire de nous rappeler que le vin c'est 80% d'eau !!!
J'aime beaucoup les vins de France Crispeels que j'avais rencontrée il y a deux ans sur ce même salon."Franc tireur" est très fin."Ultra violet" est une belle cuvée qui sur 2011 allie finesse et profondeur et sur 2012 a le fond des vins de belles tables.Le rosé tout juste sortie des cuves est un ovni , un vin comme je n'en ai jamais rencontré qui vous emporte sur un cour instant , un vin d'un autre âge , d'une autre époque sur lequel le temps , la mode et la raison n'ont pas de prise , tellement décalé qu'on décolle ...
Le Domaine des quatre pierres , ça ne vous dit rien.Edouard Fortin est à son deuxième millésime sur son domaine flambant neuf mais c'est déjà plus qu'en place.Sa cuvée "les ricochets" a gagné en maturité et une belle acidité donne une colonne vertébrale intéressante à ce rouge presque gourmand.A suivre de près.
J'avais depuis un bon moment envie de rencontrer Marc Castan et bien c'est fait.Il a la spontanéité et la fraîcheur du jeune qui vient d'arriver au milieu de quelques pointures et ses vins que je connaissais déjà un peu m'ont plu."Constellation" est un blanc qui "descend bien" avec un bel équilibre."kezako"  : c'est quoi un vin de soif ?Et bien c'est ça.Quant au grain et à la poire qui me donnent du plaisir sur "Trafalgare" , un blanc encore en élevage , c'est dans une catégorie hors norme qui trouvera sa place."Cacahuète" est dans les registre du vin construit avec de la longueur.Son coté granuleux me plaît aussi.
Bon voilà , j'ai pris beaucoup de plaisir même si je suis loin d'avoir pu rencontrer tous les vignerons de ce salon qui a attiré beaucoup
de monde.
Il n'y a plus qu'a espérer d'autres millésimes aussi jolis à tous les amis du vin
et aux vins de mes amis ...


lundi 21 janvier 2013

Longuement rôtie

Si ma mémoire me fait parfois défaut dans la vie de tous les jours , j'ai par contre toujours à l'esprit des vins que j'ai pu boire il y a plusieurs années avec même des détails qui peuvent rester gravés , pour toujours.
En cherchant bien , j'ai quand même du mal à me souvenir d'un vin qui aurait une longueur comme celle du Côte-rôtie que j'ai bu à l'aveugle chez mon frère.Un Yquem 1988 il y À 4 ans ou un Chignin-bergeron de Gilles Berlioz qui est dans ma mémoire depuis 3 ans peut-être?
"La germine" est tout de suite sur des notes de cassis discrètes , une figue légèrement épicée et un soupcon de poivre.Des arômes fleuris viendront aussi après quelques minutes.
En bouche , c'est la finesse du grain qui me plait beaucoup avec un touché velouté , la fraîcheur qui met en évidence l'équilibre et une acidité qui tend le vin vers une interminable longueur , quelques chose qui s'étend sur une cinquantaine de secondes avec l'impression d'être sur une très longue route qui au fur et à mesure qu'elle se déroule sous mes pieds devient encore plus longue , interminable...
 Je ne connais absolument rien de ce domaine des deux frères Duclaux mais j'espère croiser à nouveau un de ses vins car même si cette bouteille se doit d'être attendue , le plaisir apporté par sa jeunesse et sa longueur m'a fait décoller sur un court moment , longuement apprécié ...

Au fait , lundi je vais allez goûter quelques vins des amis vignerons de Laurent , histoire de voir ceux qui peuvent me faire "décoller" dans les prochains mois.
C'est au Domaine de Verchant , près de Montpellier.
Vous voulez venir y faire un tour?
Il y a tous les renseignements sur son blog "le vin de mes amis" et c'est par