dimanche 11 mai 2014

L'homme et la nature.

Cela me fait toujours un peu mal au cœur lorsqu'en pleine nature je vois une vigne qui "passe" à l'arrachage. C'est un peu du paysage Audois qui se meurt et certainement aussi un vigneron ou un viticulteur qui bien que très souvent passionné par son métier se résout à cette solution finale l’âme en peine. Alors il y a aussi ceux qui arrachent les vignes de coteaux pour garder celles de la plaine qui se travaillent plus facilement et demandent moins d'efforts car elles se "mécanisent". Enfin quand même, j'ai toujours un peu de peine quand je vois ça ...


Bien sur il y a aussi des vignerons qui replantent. Ils sont beaucoup plus rares et alors si vous cherchez ceux qui font ça à flanc de colline, là vous en avez encore moins.
Frédéric Palacios en fait parti et je suis passé le voir il y a quelques jours sur son massif de la Malepère. Il était dans ses vignes comme souvent et il passait la "tondeuse" dans une parcelle de sauvignon blanc qu'il a planté il y a tout juste 3 ans. Avec une autre vigne de chardonnay que l'on aperçoit tout au fond sur la photo, ce sont de nouveaux raisins blancs qui rejoindront bientôt la cave du Mas de mon Père.


C'est souvent le mot rentabilité qui mène ce monde et pour pouvoir le conjuguer à toutes les personnes il faut qu'il rime avec productivité.
A l'apposé une poignée d'irréductibles travaille toujours des petites parcelles de vignes en coteaux où les coûts de productivité sont beaucoup plus élevés mais où l'on a souvent l'avantage d'avoir des sols drainant avec la roche qui est quasiment tout le temps présente. C'est là que naissent les raisins de qualité. C'est donc souvent en hauteur qu'il faut aller chercher 
LE vigneron, enfin si on n'a pas peur de mettre une bonne paire de bottes car c'était un peu gadouilleux dans les vignes ces derniers jours ... 
En faisant le tour de la vigne à pied, Frédéric m'a fait voir le puits Romain qu'il y a en bas de cette dernière puis j'ai une nouvelle fois fini au milieu des cuves avec lui. Les 2013 qui ont des belles acidités prennent leur temps car les malos ne sont toujours pas faites et comme la cave ne s'est pas encore vraiment réchauffée, il faudra attendre les beaux jours pour que les vins prennent leur "forme" définitive.
J'ai vraiment l'impression qu'ici c'est la nature qui commande et le vigneron qui accompagne simplement les choses avec philosophie ...