Abouriou 2015 c'est un côte du Marmandais avec 90% d'abouriou et 10% de merlot.
Depuis 2013, l'élevage est passé de 12 à 15 mois en foudre et fûts de plusieurs vins. L'abouriou est un cépage précoce qui tire son nom de l'occitan (aboriu). Il est peu connu et très rarement vinifié seul.
Je me souviens très bien de la première fois que j'ai croisé ce vin d'Elian DA ROS. C'était il y a 10 ans lors d'une dégustation avec quelques vignerons et c'est Jean-baptiste SENAT qui avait apporté cette bouteille qui à l'époque était plus un vin que l'on pouvait classer dans les cuvées qui descendent toutes seules.
Le 2015 que j'ai bu il y a quelques jours n'a absolument rien à voir avec ça et c'est là que l'on peut toucher du doigt tout le travail réalisé par le vigneron car maintenant c'est un vin charpenté qui garde de la fraîcheur avec un velouté qui lui donne beaucoup de personnalité et de gourmandise.
1er jour du vin non carafé car j'ai, dès le départ, l'intention de voir son évolution sur plusieurs jours
le nez est sur un beau chocolat et une fleur de pissenlit identique à celle que je ramasse dans la campagne pour en faire une gelée.
La bouche est très intense avec de la matière, une belle et fine ligne d'acidité et une persistance qui vous traîne jusqu’à une rétro aérienne sur un bout de zan mentholé. C'est Grand et en plus d'une gourmandise......tiens je me ressers car j'en n'ai déjà plus.
Un coté patiné, presque soyeux arrive après une demi-heure, il reste discret, juste derrière la force du vin.........comme la délicatesse d'une femme géante qui marche sur l'océan avec grâce alors qu'elle porte une armure de fer. Parfois dans l'hémisphère sud, les derniers rayons du soleil, lorsqu'il se couche, viennent légèrement soulever sa robe. C'est à ce moment là qu'elle a son plus beau sourire ...
Une belle prune à l'eau de vie prend le relais sur la rétro, ça devient indécent ........tiens je me ressers car non seulement j'en n'ai plus mais en plus j'en veux encore.
Un vin très vivant avec, après une heure, des fleurs qui arrivent en plein milieu d'une poignée d'herbes humides pour un nez plein de fraîcheur.
3ème jour du vin que j'ai juste rebouché et mis à la cave car il restait la moitié de la bouteille.
L'orange sanguine et le muguet s'imposent sur le nez.
La bouche devient plus fondue et garde tout ce qu'il y avait à l'ouverture.
4ème jour du vin que j'ai juste rebouché et mis à la cave car il restait presque deux verres.
Le vin est totalement fondu et c'est quasiment de la soie en bouche. Ce qui est beau c'est qu'il n'a rien perdu de sa force, sa gourmandise, son volume ou sa longueur. J'ai même encore une rétro par moment.
Il y a quelques voisins d'appellations ''prestigieuses'', sur les terres Bordelaises pour ne pas les citer, qui devraient tremper leurs lèvres dans un verre rempli de cette cuvée ............. ou pas car ils pourraient bien faire un complexe vis à vis de ce complexe Abouriou.
Ce n'est pas souvent que l'on croise de telles bouteilles et ce vin fait réfléchir sur ce que certains appellent les grands cépages ou les grands terroirs.
Moi je pense que les grands vins sont simplement des vins de vignerons qui savent faire "grandir" des cépages adaptés au terroir qu'ils ont à leur disposition tout en les transcendant.
Elian DA ROS fait partie de ces vignerons.
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