lundi 29 novembre 2010

Un Corbières , non non .... un CORMAGNON !!!

Les décollages avec les vins de Maxime Magnon, c'est une habitude,
qui pourtant reste une belle surprise !!!
Ce vigneron fait des Corbières qui en fait ne ressemblent pas à des Corbières,
mais c'est un peu normal car ça ne ressemble pas non plus à du vin :
ce sont donc plutôt des ...........CORMAGNONS !!!
Vous aurez compris que je suis un fan de tous ses breuvages sans exception, du blanc au muscat en passant par Rozetta, Rose (que j'avais du mal à cerner la première fois que je l'ai goûté à Villeneuve les Corbières mais qui est un très beau vin) et je ne vous parle pas du très confidentiel vin de voile qu'il avait fait il y a 2 ans, un OVNI.
Après avoir mis des moutons dans ses vignes, il y parque maintenant des vaches qui broutent désormais d'octobre à l'apparition des bourgeons, sur les 12 hectares.
Sa démarche bio dans les vignes se prolonge en cuverie et les vins en sont le probant résultat.

Samedi soir, j'ai pris la destination d'un Campagnès 2008 et le décollage a eut lieu
en pleine tempête ...
(vous comprendrez plus tard, j'écris  juste ça pour tenir le lecteur en état d'excitation, histoire qu'il y en ait quelques uns qui prennent l'avion avec moi).

Le vin est assez clair.
Le nez est tout de suite très expressif et d'une grande finesse. La complexité est aussi très grande : petits fruits rouges, griotte, café, légère touche de vanille, les épices, la couleur marron, la garrigue sur un court moment, l'aneth et un petit peu de menthe, la pomme qui passe aussi, enfin ça m'emporte quoi :
J'ai l'image d'une grande tornade au loin qui en se rapprochant est en fait une toupie que fait tourner un géant assis sur une montagne.

En bouche le vin a "une suavité légère" tout en touché, c'est beau et ce n'est pas du vin car la fraîcheur, la gourmandise et la précision en font autre chose, un Corbières hors des Corbières.
La finale est épicée et la rétro crayeuse me rappelle que je suis sur un carignan.


Le groseille qui viendra aussi au nez, au fil de la dégustation, se prolongera en bouche sur une bonne longueur que la mine de crayon ponctuera gracieusement.
Les degrés sont insignifiants sur ce vin et pourtant il y en a 14.

L'intensité du nez est vraiment envoûtante et mon verre est maintenant complètement tapissé par les arômes du vin, mon âme aussi d'ailleurs, je redécolle :
J'ai une vieille porte en bois
qui se présente à moi.
Elle est ornée de gros clous et d'un juda.
Ce n'est peut être pas celle du paradis mais lorsque le juda s'ouvre, une puissante lumière blanche m'éblouit.

En fin de repas l'accord avec une tomme crayeuse de Savoie est somptueux.
 
C'est de le haute couture, c'est fin, tout en touché, il n'y a rien qui dépasse et la complexité est exceptionnelle :
c'est ça un CORMAGNON ...

mardi 16 novembre 2010

Charmant chamands !!!

2 décollages en une semaine, c'est plus que rare.
J'ai découvert  le Domaine de Chamans  il y a un peu plus d'un an, lors du 1er salon de "Changer l'Aude en vin", une association de 15 vignerons du 11 qui défendent une certaine façon de voir leur métier (voir même leur passion) et de le faire.
A l'époque, les vins de Mr Hegarty n'étaient pas encore tout a fait maîtrisés, l'alcool masquait un peu trop le fruit, du moins à mon goût.
Un de ses voisins vigneron que j'apprécie m'avait aussi dit: "Christian, si un jour tu veux voir un modèle de domaine en harmonie avec tout ce qui l'entoure, c'est au Domaine des Chamans qu'il faut que tu te rendes."
Je ne suis pas encore passé par Trausse mais il y a 3 semaines, j'ai recroisé le vigneron sur la fête du vin à Carcassonne, un samedi midi à l'ouverture du stand
des 15.
En discutant, il m'a servi un petit fond de verre d'une bouteille de blanc restée ouverte, une rescapée de le veille. L'équilibre était là et j'ai presque décollé sur place.
Samuel m'a parlé un peu de son domaine qu'il mène en biodynamie et sur lequel il commence a bien maîtriser ce petit monde que la nature lui donne.
Du coup quelques bouteilles ont rejoint ma cave et il y a 3 jours, j'en ai dévissé une (le blanc est bouché avec une capsule a vis).
C'est donc un Minervois blanc de 2007 qui a fait la malo, un mélange de marsanne et roussanne, deux cépages qui sont adaptés à cette partie assez sèche de l'Aude.
La couleur est troublante, sur un léger or patiné: c'est jolie.
Le nez "élève" tout de suite mon âme et presque mon corps. Non non, je ne rigole pas.
C'est légèrement brioché, beurré et fumé sur du sirop et un beau panier d'agrumes (citron, orange et mandarine).
Je décolle tout de suite: je suis dans une orangeraie et le toit en verre laisse entrer le soleil qui remplit le lieu de lumière. Les fruits, lumineux eux aussi, sont étrangement guidant et m'emmènent voir un ange aux ailes de plumes blanches ...
La lumière qu'il dégage me transperce !!!
La bouche est bien droite avec une matière noble, grasse, où l'équilibre est tout en rondeur.
Des mandarines confites restent en bouche, longtemps, pour un final sur une rétro épicée.

This chamans is grand !!!

C'est vivant et après 30 minutes le nez de mandarines confites accompagnera la noisette et un coté minéral qui me fera de nouveau décoller: Je vois une petite rivière qui en serpentant se fait chatouiller par des cailloux couverts de mousse.
Le lendemain, l'abricot sec, le coing et le citron confit sont là.
La bouche n'a pas bougée.
Si toutes les bouteilles à capsule vissée renferment autant de bonheur, je suis prêt à délaisser les goulots à bouchon sur le champ...



mercredi 10 novembre 2010

Décollage de folie

Pour une première, j'étais obligé de parler du Mas de mon Père de Frédéric Palacios, car c'est sur un vin de ce jeune vigneron que ma passion pour le doux breuvage a pris naissance.
J'ai beau boire du vin depuis une quinzaine d'années, cela fait seulement 3 ans et demi que j'ai eu un vrai déclic, lorsque j'ai rencontré "l'insolite", une cuvée de Fred. Ce dernier m'a ensuite guidé vers des vins plus "natures", au fil de nos rencontres, pour mon plus grand bonheur.
Mais ce soir, c'est sur un 2009 de ce vigneron que je me suis attardé et que mon dernier décollage a eu lieu.

Madame ayant fait un soufflé au fromage, je décide d'ouvrir ce rosé de la Malepère, "un brin de folie" qui s'est beaucoup assagi en 8 mois et qui va faire un bel accord avec ce plat accompagné d'une salade d'endives.
Le nez est un peu réduit au départ mais ma carafe n'a pas la priorité car un soufflé, ça n'attend pas comme dit si bien mon épouse !!!
Alors allons y, de toute façon sur ce rosé la réduction part très vite.
Et c'est encore le cas ce soir car le nez va vite basculer sur des arômes herbacés et sur le bonbon anglais aussi : un mélange détonique.
La fraise, un léger parfum d'anis qui passe par moment, le pamplemousse et quelque chose de "piquant" vont suivre pour cette folie très vivante.
La bouche est MIROIR, grasse, longue et épicée, avec quelque chose de serré et concentré qui me fait penser au gingembre.

le décollage :  j'ai l'image d'une baleine qui, sur une mer d'huile, ouvre une gueule immense pour me faire un énorme sourire !!!

Le nez est maintenant sur un beau touché d'amande amer et un peu de sel vient titiller ma langue.
La classe parle sur ce rosé gourmand, à ne pas mettre dans toutes les bouches cependant, enfin ........  surtout si vous n'aimez pas les baleines ...