Commercialement parlant, le Beaujolais nouveau est un événement bien mené avec des milliers d'hectos de jus de raisin qui arrosent la France, les pays asiatiques et je ne sais pas qui d'autre.
Gustativement parlant je suis par contre plus septique pour une grande majorité des bouteilles qui sont plus d’infâme jus que du vin, même si le mot nouveau peut leur donner quelques excuses ...
J'ai mangé à la cantine de mon travail hier midi et il y avait sur la table une bouteille de Beaujolais nouveau avec sur l'étiquette la tour Eiffel. Sur le coup j'ai cru qu'un carton à destination du Japon avait été mal aiguillé ... mais non c'était pour nous.
Alors ce goût de banane ...
Normalement je ne goûte pas ce genre de bouteille mais là je me suis dit : ''allez Christian, si tu veux en parler, il faut au moins y goûter"
Alors j'ai pris une gorgée et j'ai vite laissé le reste à mes voisins de table car je pense que ma dose de sulfites journalière était déjà dépassée ...
Hier soir je suis quand même passé chez Benoît, un caviste qui tient L'entre vin sur Revel et dont j'ai déjà parlé ici. Je suis ressorti de chez lui avec quelques bouteilles dont un Beaujolais nouveau de chez Foillard qui était sur ma table le soir. A l'ouverture, le vin parait juste sortie de la cuve (c'est plutôt un compliment) et la bouche est dangereusement gouleyante, à tel point que je me sers déjà un deuxième verre ... dans lequel le vin prend maintenant une belle place, avec un citron vert qui domine et une bouche toujours aussi avenante, à tel point que je me sers déjà un troisième verre ... qui a un nez complexe et une bouche qui est complètement tapissée, pour un vrai vin avec du fond.
Je n'en demande pas temps à un beaujolais nouveau mais j'ai pris beaucoup de plaisir avec cette bouteille gourmande, dangereusement gourmande.
Pour conclure, si je veux avoir un goût de banane en bouche j'en mange une et si je veux un bon Beaujolais nouveau,
Jean Foillard en a.