Je suis passé sur le salon des cavistes indépendants de La Réunion qui avait lieu sur Saint-Leu en ce début de mois, histoire de voir si je pouvais dénicher quelques pépites à encaver. Une douzaine de cavistes étaient présents avec chacun entre 5 et 10 cuvées. Il y avait donc de quoi faire.
J'ai goûté quasiment tous les blancs et ensuite je suis retourné voir les cavistes dont les vins m'avaient fait la meilleure impression car j'avais un timing un peu serré. Les champagnes Jeeper étaient présents aussi et j'ai beaucoup aimé leur cuvée bio non dosée qui a une grande de buvabilité, des bulles fines et surtout une grosse persistance en bouche. Une belle bouteille de bulles...
Chez Franck, le copain caviste des Caves du Soleil, j'ai bien aimé le blanc de Vincent Caillé et la syrah (La descente) de La ligue, la partie négoce du domaine Le sot de l'ange, qui descend effectivement toute seule et finit sur une rétro fenouillée sans prise de tête...
Renaud Rivière, un caviste du net (Les Vins Ambre), a des vins très intéressants. Le Cairanne blanc du Domaine Berthet-Rayne donne beaucoup de plaisir. Quant à la cuvée Jean du Mas de figuier, c'est tout le Pic Saint-loup qui peut être fier d'avoir des cuvées aussi belles pour le représenter.
Aux Caudalies, j'ai rencontré un jeune sommelier qui a fait ses classes avec Thomas, l'excellent chef sommelier du Parc, un gastro étoilé de l'Aude. Du coup on a parlé des vins de Changer l'Aude en vin et comme il avait deux belles cuvées de Benjamin Taillandier je suis reparti avec un carton. Laguzelle est sur le fruit et VitiVini Bibi allie superbement plaisir et complexité en gardant une belle fraîcheur.
Pour finir je me suis plus qu'attardé chez Vinature 974 de Pascal Arcizet et j'ai pris quelques claques avec des vins d'une grande pureté. Pas de vin à vendre sur son stand mais que ses bouteilles personnelles qu'il voulait partager à l'occasion de ce salon :
Merci Monsieur !!!
Les deux rouges m'ont fortement marqués avec pour commencer la cuvée Désiré, un pinot noir Cheverny du domaine du moulin d'Hervé Villemade. Il y a beaucoup d'harmonie sur ce vin dense mais très très fin et racé avec absolument rien qui ne dépasse mais plein de choses fondues, rondes et enveloppantes : un vrai bonheur en bouteille quoi !!!
Et que dire de Mozaïque 2012 de l'Auvergnat Pierre Beauger. Son nez envoûtant et magique rend le vin complètement baroque et totalement inclassable. Le bois de rose qui domine vous procure l'impression d'avoir dans votre verre un trésor ...
La bouche est basée sur une acidité peu conventionnelle et les tannins sont encore présents mais quelle claque!
Ces quelques gorgées de bonheur que m'ont procurés les vins de cette première édition du salon des cavistes indépendants de La Réunion m'ont données l'envie d'aller voir chez eux quelques vignerons que je ne connaissais même pas de nom.
Arpenter de nouveau les vignes pour comprendre tout le travail qui fait que des raisins s'épanouissent pleinement et donnent de beaux jus ennivrants : un bonheur que je vais retrouver prochainement ...
jeudi 25 octobre 2018
dimanche 16 septembre 2018
Un complexe Abouriou
Abouriou 2015 c'est un côte du Marmandais avec 90% d'abouriou et 10% de merlot.
Depuis 2013, l'élevage est passé de 12 à 15 mois en foudre et fûts de plusieurs vins. L'abouriou est un cépage précoce qui tire son nom de l'occitan (aboriu). Il est peu connu et très rarement vinifié seul.
Je me souviens très bien de la première fois que j'ai croisé ce vin d'Elian DA ROS. C'était il y a 10 ans lors d'une dégustation avec quelques vignerons et c'est Jean-baptiste SENAT qui avait apporté cette bouteille qui à l'époque était plus un vin que l'on pouvait classer dans les cuvées qui descendent toutes seules.
Le 2015 que j'ai bu il y a quelques jours n'a absolument rien à voir avec ça et c'est là que l'on peut toucher du doigt tout le travail réalisé par le vigneron car maintenant c'est un vin charpenté qui garde de la fraîcheur avec un velouté qui lui donne beaucoup de personnalité et de gourmandise.
1er jour du vin non carafé car j'ai, dès le départ, l'intention de voir son évolution sur plusieurs jours
le nez est sur un beau chocolat et une fleur de pissenlit identique à celle que je ramasse dans la campagne pour en faire une gelée.
La bouche est très intense avec de la matière, une belle et fine ligne d'acidité et une persistance qui vous traîne jusqu’à une rétro aérienne sur un bout de zan mentholé. C'est Grand et en plus d'une gourmandise......tiens je me ressers car j'en n'ai déjà plus.
Un coté patiné, presque soyeux arrive après une demi-heure, il reste discret, juste derrière la force du vin.........comme la délicatesse d'une femme géante qui marche sur l'océan avec grâce alors qu'elle porte une armure de fer. Parfois dans l'hémisphère sud, les derniers rayons du soleil, lorsqu'il se couche, viennent légèrement soulever sa robe. C'est à ce moment là qu'elle a son plus beau sourire ...
Une belle prune à l'eau de vie prend le relais sur la rétro, ça devient indécent ........tiens je me ressers car non seulement j'en n'ai plus mais en plus j'en veux encore.
Un vin très vivant avec, après une heure, des fleurs qui arrivent en plein milieu d'une poignée d'herbes humides pour un nez plein de fraîcheur.
3ème jour du vin que j'ai juste rebouché et mis à la cave car il restait la moitié de la bouteille.
L'orange sanguine et le muguet s'imposent sur le nez.
La bouche devient plus fondue et garde tout ce qu'il y avait à l'ouverture.
4ème jour du vin que j'ai juste rebouché et mis à la cave car il restait presque deux verres.
Le vin est totalement fondu et c'est quasiment de la soie en bouche. Ce qui est beau c'est qu'il n'a rien perdu de sa force, sa gourmandise, son volume ou sa longueur. J'ai même encore une rétro par moment.
Il y a quelques voisins d'appellations ''prestigieuses'', sur les terres Bordelaises pour ne pas les citer, qui devraient tremper leurs lèvres dans un verre rempli de cette cuvée ............. ou pas car ils pourraient bien faire un complexe vis à vis de ce complexe Abouriou.
Ce n'est pas souvent que l'on croise de telles bouteilles et ce vin fait réfléchir sur ce que certains appellent les grands cépages ou les grands terroirs.
Moi je pense que les grands vins sont simplement des vins de vignerons qui savent faire "grandir" des cépages adaptés au terroir qu'ils ont à leur disposition tout en les transcendant.
Elian DA ROS fait partie de ces vignerons.
Depuis 2013, l'élevage est passé de 12 à 15 mois en foudre et fûts de plusieurs vins. L'abouriou est un cépage précoce qui tire son nom de l'occitan (aboriu). Il est peu connu et très rarement vinifié seul.
Je me souviens très bien de la première fois que j'ai croisé ce vin d'Elian DA ROS. C'était il y a 10 ans lors d'une dégustation avec quelques vignerons et c'est Jean-baptiste SENAT qui avait apporté cette bouteille qui à l'époque était plus un vin que l'on pouvait classer dans les cuvées qui descendent toutes seules.
Le 2015 que j'ai bu il y a quelques jours n'a absolument rien à voir avec ça et c'est là que l'on peut toucher du doigt tout le travail réalisé par le vigneron car maintenant c'est un vin charpenté qui garde de la fraîcheur avec un velouté qui lui donne beaucoup de personnalité et de gourmandise.
1er jour du vin non carafé car j'ai, dès le départ, l'intention de voir son évolution sur plusieurs jours
le nez est sur un beau chocolat et une fleur de pissenlit identique à celle que je ramasse dans la campagne pour en faire une gelée.
La bouche est très intense avec de la matière, une belle et fine ligne d'acidité et une persistance qui vous traîne jusqu’à une rétro aérienne sur un bout de zan mentholé. C'est Grand et en plus d'une gourmandise......tiens je me ressers car j'en n'ai déjà plus.
Un coté patiné, presque soyeux arrive après une demi-heure, il reste discret, juste derrière la force du vin.........comme la délicatesse d'une femme géante qui marche sur l'océan avec grâce alors qu'elle porte une armure de fer. Parfois dans l'hémisphère sud, les derniers rayons du soleil, lorsqu'il se couche, viennent légèrement soulever sa robe. C'est à ce moment là qu'elle a son plus beau sourire ...
Une belle prune à l'eau de vie prend le relais sur la rétro, ça devient indécent ........tiens je me ressers car non seulement j'en n'ai plus mais en plus j'en veux encore.
Un vin très vivant avec, après une heure, des fleurs qui arrivent en plein milieu d'une poignée d'herbes humides pour un nez plein de fraîcheur.
3ème jour du vin que j'ai juste rebouché et mis à la cave car il restait la moitié de la bouteille.
L'orange sanguine et le muguet s'imposent sur le nez.
La bouche devient plus fondue et garde tout ce qu'il y avait à l'ouverture.
4ème jour du vin que j'ai juste rebouché et mis à la cave car il restait presque deux verres.
Le vin est totalement fondu et c'est quasiment de la soie en bouche. Ce qui est beau c'est qu'il n'a rien perdu de sa force, sa gourmandise, son volume ou sa longueur. J'ai même encore une rétro par moment.
Il y a quelques voisins d'appellations ''prestigieuses'', sur les terres Bordelaises pour ne pas les citer, qui devraient tremper leurs lèvres dans un verre rempli de cette cuvée ............. ou pas car ils pourraient bien faire un complexe vis à vis de ce complexe Abouriou.
Ce n'est pas souvent que l'on croise de telles bouteilles et ce vin fait réfléchir sur ce que certains appellent les grands cépages ou les grands terroirs.
Moi je pense que les grands vins sont simplement des vins de vignerons qui savent faire "grandir" des cépages adaptés au terroir qu'ils ont à leur disposition tout en les transcendant.
Elian DA ROS fait partie de ces vignerons.
samedi 25 août 2018
La levée 15 au bord du "lac sureau"
Je n'ai pas souvent croisé les vins d'Alexandre Bain et pourtant ces quelques flacons m'ont à chaque fois régalés au point qu'ils me restent encore en tête assez précisément. C'est plutôt un très bon signe.
Hier, on a bu La Levée 15, une cuvée de sauvignon qui est restée en vin de France ou vin de pays enfin ça c'est pas vraiment important pour moi, car ce qui compte c'est ce qu'il y a dans le verre...
Les rendements sont autour de 30 à 35 hl/ha et à la cave se sont les levures indigènes qui transforment les raisins issus des vignes en biodynamie en vin. Pas de soufre et pas de filtrage.
Le jus (oui c'est bien trouble) a un nez qui préfigure tout de suite un vin "large" avec du volume. Le foin et le coing sont présents.
L'attaque en bouche est ronde, vineuse et pleine.
C'est un vin riche, qui pourrait passer pour un vin du sud de la France car il y a un beau coté solaire dedans. On ne cherche pas l'équilibre car l'harmonie est là et on ne fait que le boire sans aucun moment ne chercher autre chose que le plaisir d'un breuvage avec une belle matière qui le rend bien vivant (et pour un bon moment je pense...).
Un très léger côté perlant chatouille mon palais par moment.
Le bourgeon de cassis pointe le bout de son nez ponctuellement mais reste bien discret. Par contre après une heure, des arômes de sureau dominent tout mais tout en touché et m'enchantent au point que ce parfum m'emporte au bord d'un lac de montagne entièrement tapissé par les fleurs blanches de cet arbre de Judas. Les soirs de pleine lune, comme subjuguée par ces fleurs d'une blancheur éclatante, il parait que l'on peut voir la lune descendre jusqu’à ce lac, un "compagnon" qui l'attire tellement qu'elle ne peut pas s'empêcher de l'embrasser et ensuite de plonger dedans pour un "bain d'amour".
La lune est amoureuse du "lac sureau", vous ne le saviez pas...
Un vin d'exception qui traversera quelques années avec bonheur et que j’espère recroiser assez rapidement pour pouvoir faire un autre voyage.
L'accord avec la sole au beurre blanc que Franck nous a servie dans sa cosy cave à manger du centre ville de Saint-Denis (Les caves du soleil) faisait merveille.
PS: On pourra retrouver Franck et quelques collègues à lui de l’Ile de La Réunion sur le premier salon des cavistes indépendants, les 6 et 7 octobre prochains à l’Ilhoa sur Saint-leu. Pour les infos pratiques c'est ICI.
Hier, on a bu La Levée 15, une cuvée de sauvignon qui est restée en vin de France ou vin de pays enfin ça c'est pas vraiment important pour moi, car ce qui compte c'est ce qu'il y a dans le verre...
Les rendements sont autour de 30 à 35 hl/ha et à la cave se sont les levures indigènes qui transforment les raisins issus des vignes en biodynamie en vin. Pas de soufre et pas de filtrage.
Le jus (oui c'est bien trouble) a un nez qui préfigure tout de suite un vin "large" avec du volume. Le foin et le coing sont présents.
L'attaque en bouche est ronde, vineuse et pleine.
C'est un vin riche, qui pourrait passer pour un vin du sud de la France car il y a un beau coté solaire dedans. On ne cherche pas l'équilibre car l'harmonie est là et on ne fait que le boire sans aucun moment ne chercher autre chose que le plaisir d'un breuvage avec une belle matière qui le rend bien vivant (et pour un bon moment je pense...).
Un très léger côté perlant chatouille mon palais par moment.
Le bourgeon de cassis pointe le bout de son nez ponctuellement mais reste bien discret. Par contre après une heure, des arômes de sureau dominent tout mais tout en touché et m'enchantent au point que ce parfum m'emporte au bord d'un lac de montagne entièrement tapissé par les fleurs blanches de cet arbre de Judas. Les soirs de pleine lune, comme subjuguée par ces fleurs d'une blancheur éclatante, il parait que l'on peut voir la lune descendre jusqu’à ce lac, un "compagnon" qui l'attire tellement qu'elle ne peut pas s'empêcher de l'embrasser et ensuite de plonger dedans pour un "bain d'amour".
La lune est amoureuse du "lac sureau", vous ne le saviez pas...
Un vin d'exception qui traversera quelques années avec bonheur et que j’espère recroiser assez rapidement pour pouvoir faire un autre voyage.
L'accord avec la sole au beurre blanc que Franck nous a servie dans sa cosy cave à manger du centre ville de Saint-Denis (Les caves du soleil) faisait merveille.
PS: On pourra retrouver Franck et quelques collègues à lui de l’Ile de La Réunion sur le premier salon des cavistes indépendants, les 6 et 7 octobre prochains à l’Ilhoa sur Saint-leu. Pour les infos pratiques c'est ICI.
jeudi 22 mars 2018
Trois mots pour un vin: Millard d'Etoiles
François Plouzeau, du Domaine de la Garrelière, nous invite au voyage avec sa cuvée Milliard d'Etoiles et ça tombe bien quand on veut "décoller"...
Ce pétillant naturel, avec donc la fermentation alcoolique comme seul "allié" pour faire d'un vin, une boisson avec des bulles, est sans soufre ajouté et issu du chenin et du cabernet franc.
Le nez est intense et citronné. Il a une "grande largeur" qui donne une sensation de puissance mais avec pourtant le mot ... douceur qui caractérise la sentiment général qui se dégage de ce vin. L'attaque en bouche est ronde voire quasiment suave. L'ananas et la noisette, accompagnée de sa peau qui donne une impression de tannins à ce pétillant, sont assez étonnants.
Le coté vineux de ce vin de France m'enchante car il ne basculera jamais vers la lourdeur.
Les fines bulles filent sur mon palais comme des étoiles filantes dans un ciel d'été et l'acidité, tout en touché, tient le vin qui reste en bouche longuement, comme une boule concentrée qui demande encore du temps pour pouvoir exploser et livrer tout le potentiel de ce beau jus...
La mûre s'invitera dans mon verre au bout d'une heure de dégustation mais la bouteille est déjà vide.
Un "pet nat" comme je les aime avec un côté vineux qui donne une belle dimension à ce breuvage d'une douceur envahissante.
Ce vin de France peut sans problème se permettre de venir titiller des bouteilles en appellation si on le juge exclusivement sur ce qu'il y a dans le verre et que l'on arrète de regarder "l'étiquette" qui soit dit en passant est très jolie. Comme avec pas mal de vin, c'est plus le vigneron qu'il faut prendre en référence plutôt que s'attacher à une région, une AOC ou, voire pire, un prix...
Ce pétillant naturel, avec donc la fermentation alcoolique comme seul "allié" pour faire d'un vin, une boisson avec des bulles, est sans soufre ajouté et issu du chenin et du cabernet franc.
Le nez est intense et citronné. Il a une "grande largeur" qui donne une sensation de puissance mais avec pourtant le mot ... douceur qui caractérise la sentiment général qui se dégage de ce vin. L'attaque en bouche est ronde voire quasiment suave. L'ananas et la noisette, accompagnée de sa peau qui donne une impression de tannins à ce pétillant, sont assez étonnants.
Le coté vineux de ce vin de France m'enchante car il ne basculera jamais vers la lourdeur.
Les fines bulles filent sur mon palais comme des étoiles filantes dans un ciel d'été et l'acidité, tout en touché, tient le vin qui reste en bouche longuement, comme une boule concentrée qui demande encore du temps pour pouvoir exploser et livrer tout le potentiel de ce beau jus...
La mûre s'invitera dans mon verre au bout d'une heure de dégustation mais la bouteille est déjà vide.
Un "pet nat" comme je les aime avec un côté vineux qui donne une belle dimension à ce breuvage d'une douceur envahissante.
Ce vin de France peut sans problème se permettre de venir titiller des bouteilles en appellation si on le juge exclusivement sur ce qu'il y a dans le verre et que l'on arrète de regarder "l'étiquette" qui soit dit en passant est très jolie. Comme avec pas mal de vin, c'est plus le vigneron qu'il faut prendre en référence plutôt que s'attacher à une région, une AOC ou, voire pire, un prix...
Inscription à :
Articles (Atom)