mercredi 20 novembre 2013

20/11

toi: 20/11, c'est quoi ce titre?
moi: on est le 20 novembre non, le 20/11 quoi.
toi: et alors, qu'est ce qu'il y a le 20/11?
moi: et bien réfléchis un peu ...
toi: euh , j'vois pas !!!
moi: bon , je vais te l'dire. Le 20/11, je te parle de vin comme souvent et bien sur de l'Aude,
le département 11, le vin du 11 quoi.
toi: ah , ah , ah, très drôle.  :-(
moi: fais pas cette tête, tu n'es pas obligé de rire.  :-)
Alors, le vin dans l'Aude ne se résume pas à un seul vigneron bien sûr, mais comme je ne peux pas parler de tous les vignerons Audois et qu'en plus il ne sont pas tous forcément intéressants eh bien je vais te parler d'un de ceux que je préfère tout simplement ou plutôt des jus que j'ai goûtés chez lui il y a 4 jours.
Les vendanges 2013 n'ont pas été généreuses au domaine de Frédéric Palacios (comme partout ailleurs , d'ailleurs) mais ce jeune vigneron est déjà presque un sage et il sait rester philosophe en prenant ce que la nature lui donne sur ses terres et en essayant d'en tirer le meilleur, sans artifices.
Et ce millésime ?
La boite à outils de la cave !!!

Eh bien ça se présente plutôt bien au Mas de mon Père car il y a sur toutes les cuves une très belle acidité qui donne une sacrée colonne vertébrale aux futurs vins.
Je dis futur car si les FA (fermentations alcooliques) sont terminées sur les rouges, les malos (fermentations malolactiques) ne sont pas encore faites et sur le blanc du domaine, il reste encore 1 gramme de sucre à "manger".
Justement commençons par le blanc qui est sur le même profil que les autres années avec de la classe et une belle poire qui domine.
Frédéric vinifie chaque parcelle du domaine dans une cuve et ce, depuis ses débuts en 2005.
La "dégustation" des cuves est souvent difficile si on n'a pas en tête que le vin est seulement en construction. Quand en plus se greffe dessus la réduction qui accompagne souvent les jus travaillés le plus naturellement possible, il faut une certaine habitude pour y voir quelque chose d'intéressant. C'est pourtant là que le palais de l'amateur passionné que je suis s'est aguerrit et je pense que c'est une étape essentielle à la bonne compréhension des vins une fois "finis" et ce, d’où qu'ils viennent.
La parcelle du merlot "coteau" est vraiment superbe avec une longueur basée sur cette acidité omniprésente pour une bonne persistance en bouche.
La deuxième parcelle de merlot, située en contre bas, est souvent en retrait par rapport à la première mais cette année, c'est du pareil au même avec une belle intensité.
La cuve de malbec est sur le camphre au départ puis viennent ensuite la violette, des fleurs, de l'amande fraîche, le sel et une certaine prise de hauteur,comme lorsque Cantona se tenait droit comme i au milieu du terrain, fier de ses couleurs et indétrônable, pour quelque chose d'atypique.
Le carignan est déjà assemblé avec la parcelle de grenache/cinsault et le "mélange" est assez surprenant : un nez où le grenache domine avec légèreté et une bouche avec beaucoup de caractère, une bonne poignée de terre avec de superbes fleurs dessus, comme si deux choses diamétralement opposées étaient réunies pour donner le meilleur de leur union.
J'ai hâte de voir ce que cela donnera d'ici quelques mois.
Pour finir, les beaux pieds de cabernet sauvignon taillés en gobelets ont fait un jus superbe et très complexe avec un gros gros volume en bouche.

Les rendements sont affreusement bas puisque l'ensemble du domaine atteint péniblement les 13 hectos à l'hectare cette année. Seulement voilà, les jus sont beaux et le travail de Frédéric à la vigne depuis 8 ans plus sa maîtrise de plus en plus fine des vinifications devrait donner quelques belles cuvées 2013 pour le milieu de l'année prochaine.
En attendant, si vous avez quelques quilles de "l'insolite" 2011 ça "goûte" très bien en ce moment, sur des arômes d'une grande pureté, un 100% malbec d'exception au caractère affirmé, un vin comme on n'en rencontre pas souvent, sauf si on passe du coté de Carcassonne et que l'on a dix minutes à perdre pour se rendre sur les terres de ce vigneron authentique, passionné et passionnant ...





dimanche 10 novembre 2013

Un sommet d'Acidité nommé Dagueneau

Il y a un bon moment que j'avais en tête qu'une bouteille de Dagueneau pouvait m'emmener au sommet de ce que peut donner un vin qui "tourne" autour de l'acidité.Cela donne un grand blanc de Loire , un vin ou la bouche prend le pas sur le nez pour mon plus grand plaisir.
J'avais bu deux cuvées de ce domaine mené par les deux enfants de Didier Dagueneau depuis 2008 mais malgré la qualité indéniable des vins , ces dernières ne m'avaient pas renversé , fait ... chavirer ou ... décoller.
Le blanc fumé de Pouilly 2008 que j'ai bu à l'aveugle il y a quelques jours est l'ancienne cuvée"Chailloux".


Le nez est discret au départ , sur des agrumes et une asperge que l'on devine juste à peine.
La bouche par contre est dans le registre noble d'une acidité omniprésente , qui prend toute la largeur de la langue et donne en même temps "l'idée" de ce que peut être un beau citron.
La finale a une belle intensité sur un temps qui dure ...
Après une demie heure , le nez "part en fumée" et sur l'amande, tandis que la bouche , superbement tendue, est toujours aussi belle avec l'acidité qui, lorsqu'elle quitte ma langue après un bon moment , se retrouve scotchée sur mon palais pour prolonger le vin et mon plaisir du même coup comme si le son d'un violon restait suspendu dans les airs sur une note "infinie".
La gourmandise est là aussi et c'est le volume qui apparait en bouche maintenant avec un violon qui s'est transformé en contrebasse et me donne de belles notes , bien graves.
C'est le plus beau blanc que j'ai bu cette année , un vin complètement à part qui arrive à donner une majuscule au mot Acidité , pour le plaisir de mes papilles , ma bouche et mon palais.
Une bouteille d'exception pour moi.