le département 11, le vin du 11 quoi.
Les vendanges 2013 n'ont pas été généreuses au domaine de Frédéric Palacios (comme partout ailleurs , d'ailleurs) mais ce jeune vigneron est déjà presque un sage et il sait rester philosophe en prenant ce que la nature lui donne sur ses terres et en essayant d'en tirer le meilleur, sans artifices.
Et ce millésime ?
La boite à outils de la cave !!! |
Eh bien ça se présente plutôt bien au Mas de mon Père car il y a sur toutes les cuves une très belle acidité qui donne une sacrée colonne vertébrale aux futurs vins.
Je dis futur car si les FA (fermentations alcooliques) sont terminées sur les rouges, les malos (fermentations malolactiques) ne sont pas encore faites et sur le blanc du domaine, il reste encore 1 gramme de sucre à "manger".
Justement commençons par le blanc qui est sur le même profil que les autres années avec de la classe et une belle poire qui domine.
Frédéric vinifie chaque parcelle du domaine dans une cuve et ce, depuis ses débuts en 2005.
La "dégustation" des cuves est souvent difficile si on n'a pas en tête que le vin est seulement en construction. Quand en plus se greffe dessus la réduction qui accompagne souvent les jus travaillés le plus naturellement possible, il faut une certaine habitude pour y voir quelque chose d'intéressant. C'est pourtant là que le palais de l'amateur passionné que je suis s'est aguerrit et je pense que c'est une étape essentielle à la bonne compréhension des vins une fois "finis" et ce, d’où qu'ils viennent.
La parcelle du merlot "coteau" est vraiment superbe avec une longueur basée sur cette acidité omniprésente pour une bonne persistance en bouche.
La deuxième parcelle de merlot, située en contre bas, est souvent en retrait par rapport à la première mais cette année, c'est du pareil au même avec une belle intensité.
La cuve de malbec est sur le camphre au départ puis viennent ensuite la violette, des fleurs, de l'amande fraîche, le sel et une certaine prise de hauteur,comme lorsque Cantona se tenait droit comme i au milieu du terrain, fier de ses couleurs et indétrônable, pour quelque chose d'atypique.
Le carignan est déjà assemblé avec la parcelle de grenache/cinsault et le "mélange" est assez surprenant : un nez où le grenache domine avec légèreté et une bouche avec beaucoup de caractère, une bonne poignée de terre avec de superbes fleurs dessus, comme si deux choses diamétralement opposées étaient réunies pour donner le meilleur de leur union.
J'ai hâte de voir ce que cela donnera d'ici quelques mois.
Pour finir, les beaux pieds de cabernet sauvignon taillés en gobelets ont fait un jus superbe et très complexe avec un gros gros volume en bouche.
En attendant, si vous avez quelques quilles de "l'insolite" 2011 ça "goûte" très bien en ce moment, sur des arômes d'une grande pureté, un 100% malbec d'exception au caractère affirmé, un vin comme on n'en rencontre pas souvent, sauf si on passe du coté de Carcassonne et que l'on a dix minutes à perdre pour se rendre sur les terres de ce vigneron authentique, passionné et passionnant ...