La plupart des blancs à base de sauvignon ont cet arôme de bourgeon de cassis qui standardise un peu trop ce cépage.Cela n'empêche pas que je peux me régaler avec ce genre de cuvée lorsque ce n'est pas trop sulfité.
Par contre j'ai rencontré dernièrement une cuvée de chez Pascal Jolivet qui sort de ce carcan, un sauvignon comme on n'en rencontre pas souvent, très mur qui m'a fait voyager ......
Le clos du Roy 2009 est un Sancerre dont le nez s'étale toute en largeur avec la poire, le litchi et des fruits de la passion. Il y a aussi beaucoup de finesse et la délicatesse me transporte au bord d'un Mékong complètement recouvert de pétales de rose et qu'une épaisse brume enlace. Une pirogue m'attend avec à son bord une personne, impénétrable, dont la tête est complètement cachée par "un chapeau chinois". Elle me fait signe d'embarquer et malgré tout le mystère qui entoure "ce tableau", devant moi, je ne sais pas pourquoi mais je succombe à l'attraction de ce grand fleuve et me laisse happer par ce voyage vers je ne sais où ...
La bouche est pleine, grasse, avec le volume d'un vin sudiste et une acidité qui sert de fil et qui emmène le vin sur une bonne longueur jalonnée par des fleurs et une clémentine. Une énorme rétro sur les pétales de rose finit de me rendre dingue de ce vin !!!
Lorsque l'on y revient, on s’aperçoit que la fraîcheur est là aussi et qu'avec la belle acidité qui prend plus de place en bouche maintenant, on prend beaucoup de plaisir en buvant ce vin. Il me rappelle aussi que l'on n'est pas obligé de tout le temps aller chercher les aromes mais que l'on peut juste boire sans s’arrêter tellement c'est bon. Ça descend tout seul quoi !!!
C'est la première fois que je découvre une cuvée de Pascal Jolivet dont je n'ai entendu parlé que trop rarement. C'est mon Sancerre de référence et je mesure bien la démarche de ce vigneron au travers de cette bouteille qui apporte une autre vision de ce que peut être le sauvignon.