Connaissant bien Frédéric Palacios , c'est certainement la première phrase qu'il a du prononcer lorsqu'il s'est vu refuser ce "label" pour sa cuvée de malbec.
Pas d'AOC donc pour son "Insolite" 2011 qui pourtant est sur toutes les grandes tables Audoises, de la très renommée Auberge du vieux puits (trois étoiles au Michelin) au peut-être moins connu Tantine et Tonton, qui me régale, du coté de Limoux.
Il a raison Fred , elle fait ch... cette AOC.
Alors venons-en au fond du problème , le vin ...
J'ouvre donc une Insolite 2011 , issue d'une parcelle de malbec que Frédéric bichonne depuis maintenant 7 ans et qui ne voit aucun intrant , promis messieurs les "jurés".
Alors , ça sent quoi d'après les "aociens" , le crouppi ?
A l'ouverture le vin est légérement réduit , réduction qui est une des typicités de ce cépage lorsqu'il est vinifié en cuve en ne voyant qu'une dose très minime de souffre et rien d'autre.Il n'y a donc rien de très significatif , à tel point que je ne carafe même pas. Dans le verre , cette réduction part très vite d'ailleurs pour laisser la place à un vin au nez très intense , quelque chose d'inclassable , une classe sauvage et ebourrifée. Ce vin à du chien !!!
Il y a plus de volume que sur les millésimes précédents et une petite fleur sauvage , la violette , est tout de suite dominante.Des aromes de pâtisserie passent , le cassis et le thym restent là.
Un nez complexe quoi , mais pas d'arôme de croupi à l'horizon.
Les "aociens" ont aussi trouvé un manque de netteté.
Pas sur le nez en tout cas mais voyons un peu la bouche.
L'attaque est souple , lisse et presque veloutée avec cette impression d'une matière bien travaillée.Il y a une belle acidité sur tout le vin , longuement , très longuement même avec du raisin et des épices aussi.Une rétro arrive après une vingtaine de secondes sur le réglisse et le cassis.Les tannins demandent encore un peu de temps bien sur mais la gourmandise est là.
"C'est bon ça chéri" me dit Marie-Laure qui déguste à l'aveugle, "super bon même."
Comme je ne trouve toujours pas les "défauts" qui font que ce vin n'a pas eu l'AOC mais sortira en Vin de France , je me dis que peut être nos amis aociens ont dégusté cette bouteille le lendemain en l'oubliant ouverte sous la table , juste à coté du chien qui n'a pas l'air très net et qui en plus est allongé sur une vieille serpillière qui sent l'eau croupie.
Le lendemain donc , le vin a basculé sur le minéral avec la mine crayon qui domine le nez , accompagnée par du pain frais et une bouche oû l'encre a fait son apparition.
C'est toujours aussi bon ...
C'est dommage de se priver d'un tel vin sur une AOC Malepère pas forcément des plus connue.Plutôt que d'uniformiser et "lisser" un goût pour son appellation , les "aociens" devraient peut être plutôt essayer de comprendre pourquoi un vigneron comme Frédéric Palacios arrive à faire des vins qui ne ressemblent pas à tant d'autres , le plus naturellement possible et avec beaucoup de passion pour son terroir.
Le massif de la Malepère est un grand jardin dont il est amoureux et cela se sent dans ses vins.
Moi en tout cas , je vais boire avec plaisir sur plusieurs années les quelques bouteilles de cet "insolite" vin de France qui a rejoint ma cave.
Ça ne consolera personne, mais il n'y a pas qu'en Languedoc que les AOC marchent sur la tête... Dans le Beaujolais aussi: http://www.terredevins.com/une-vigne-declassee-pour-defaut-de-palissage/
RépondreSupprimerNon, Ubu n'est pas mort...
C'est là deux exemples qui me font dire que les représentants des AOC ne sont peut être pas assez "curieux" et un peu trop rigides certainement.
SupprimerIls auraient tout à gagner en essayant de comprendre pourquoi certains vignerons travaillent autrement et en gardant de la diversité dans les vins qui représentent une appellation.Même si commercialement il pensent peut être donner des repères , je ne pense pas que l'uniformisation soit vraiment profitable à l'émulation , la progression et l'avenir d'une AOC.
Ne pas oublier que, même si c'est l'INAO (organisme officiel) qui valide le cahier des charges AOC, ce sont bien les vignerons eux-même qui l'établissent...
RépondreSupprimerDonc que la majorité des vignerons qui établit ce cahier des charges soit peu curieux et très rigide, n'est pas vraiment une découverte.... ;-))
C'est aussi ce qui explique que nombre de vignerons "différents" sortent d'eux-même des AOC, car profondément incompris.
Encore un exemple de l’absurdité des pontes de l'AOP...
RépondreSupprimerhttp://renaissance-des-appellations.com/gourt-de-mautens-contraint-de-sortir-du-cru-rasteau/