lundi 27 août 2012

La vague

L'été, je pars de Carcassonne et quitte les vignerons Audois pour rejoindre l'Atlantique, aller voir si les vagues sont toujours là et attendre, attendre le bon rouleau pour que ma planche glisse sur l'eau poussée par le cri de la mer, cette force incontrôlable par moment qui arrive à nous faire croire que l'on pourrait presque marcher sur l'eau.


Du coup je me retrouve en Vendée et je croise souvent quelques bouteilles de Thierry Michon.
Lui, la vague du bio, il ne l'a pas attendue pour faire du vin puisqu'il est en biodynamie depuis le début des années 90 avec comme philosophie de travail un vin qui se fait avant tout à la vigne, en travaillant les sols.
Evidemment ses vins sont un peu à part sur un terroir complètement méconnu et à découvrir.
Thierry Michon ce serait donc un peu la vague à suivre en Vendée.
J'ai goûté une "Reflets" 2010 (pinot noir, gamay et groslot) et j'ai vraiment eu l'impression d'avoir un vin qui ne ressemblait à aucun autre Vendéen.


Le nez est très fleuri au départ ce qui donne au vin un coté aérien qui fait un beau contraste avec la profondeur, exceptionnelle.
Par la suite, des arômes de bois noble accompagnent une belle fraîcheur qui me transporte
dans une autre dimension, dans un jardin japonnais ou je sens l'évaporation de la rosée du matin que l'herbe laisse "filer" au premier rayon du soleil.
Le lendemain, la mine de crayon de papier prend toute la place dans mon verre.
La bouche est une tranche d'acidité presque comme sur un blanc. Cette belle acidité emmène le vin tout en longueur et la groseille reste accrochée à mon palais. On retrouve aussi le coté aérien qui contraste avec la matière du vin bien présente, comme un cerf volant qui d'un seul coup deviendrait plus lourd et se transformerait en oiseau sans fil pour le retenir, libre ...
Voila, j'ai pris une belle vague de Thierry Michon grace à cette cuvée qui m'a fait décoller pour ensuite me poser tranquillement sur la plage oû j'attends le soleil couchant et ses beaux reflets rougeoyants sur la mer.
Chuuut, les vagues me bercent ...